Farida, l'infirmière de la manifestation, libérée, mais un policier porte plainte

L'interpellation musclée d'une infirmière prénommée Farida lors de la manifestation des soignants à Paris continue de faire polémique. Un policier, qui aurait reçu des projectiles de sa part, va porter plainte.

[Mis à jour le 17 juin 2020 à 16h46]  A l'occasion du compte-rendu de Conseil des ministres ce mercredi, Sibeth Ndiaye est revenue sur l'interpellation musclée de Farida, une infirmière venue manifester mardi 16 juin aux Invalides, à Paris. Alors que la soignante est sortie de garde à vue ce mercredi dans l'après-midi, la porte-parole du gouvernement s'est refusée à parler d'une quelconque violence policière. "Je n'étais pas sur place et il apparaît, compte tenu des images, que cette interpellation faisait suite aux faits délictueux effectués par cette dame", a soutenu Mme Ndiaye, faisant écho aux autres images montrant en effet Farida en train de jeter des projectiles à destination des CRS, puis leur adresser des doigts d'honneur.

A ce propos et selon des sources policières citée par France Info, un policier atteint par l'un des projectiles va déposer plainte. Interpellée pour outrage, rébellion et violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique, cette infirmière à l'hôpital Paul-Brousse de Villejuif était venue manifester, avant de se retrouver encerclée par des CRS, puis mise à terre contre un arbre et finalement visage contre sol. Elle a ensuite été conduite au commissariat du 7e arrondissement, où elle a avoué lors de son audition avoir "craqué", dirigeant sa colère non pas contre les policiers, mais contre l'Etat.

Farida sera convoquée le 25 septembre prochain

Les images sont d'autant plus dérangeantes qu'on y voit cette femme visiblement choquée, en sang, et réclamant sa ventoline plusieurs fois. "Je fais de l'asthme, je veux ma ventoline s'il vous plaît", répétera-t-elle à maintes reprises. A cette requête, plusieurs réactions des CRS sont à observer. Sur cette vidéo du journaliste de Brut Rémy Buisine, l'un lui répond frontalement qu'il fallait "réfléchir avant", avant qu'un autre lui assure que sa ventoline va lui être donnée.

Le SICP, syndicat des commissaires de police, ne s'est pas privé pour faire remarquer sur son compte Twitter les agissements de Farida ayant précédé son interpellation.  "La gentille infirmière, qui avait besoin de sa ventoline, et qui est présentée comme une victime de la #Police! Elle jetait des projectiles, juste avant son interpellation! Alors on continue à parler de #PoliceViolence ?", peut-on lire. Libérée ce mercredi donc, Farida sera convoquée au tribunal le 25 septembre prochain pour "outrage" et "rébellion et violences sur personne dépositaire de l'autorité publique".