Grève du 6 juin : transports, écoles... Peu de perturbations ce mardi
[Mis à jour le 6 juin 2023 à 8 heures] La 14ème journée de grève est bien lancée mais tout porte à croire qu'elle ne sera pas la plus suivie. C'est avec peu de perturbations que la journée a commencé dans les transports et les écoles, les deux secteurs à se mobiliser pour la grève du 6 juin contre la réforme des retraites.
Cette faible mobilisation a été anticipée, mais elle pourrait être compensée par le nombre de manifestants présents dans les rues ce mardi. Reste que plus d'un mois après la précédente journée de grève, celle du 1er-Mai, l'intersyndicale espérait mobiliser plus largement, ce qui pose une question : cette grève du 6 juin est-elle la dernière ? Les centrales syndicales n'écartent pas cette possibilité, mais elles assurent que si la grève - qui perd en intensité depuis la trois dernières mobilisations - n'est plus la solution, "la bataille des retraites ne cessera jamais" et prendra d'autres formes selon le patron de la CFDT, Laurent Berger contacté par le JDD.
D'autres syndicats restent optimistes quant à la mobilisation pour la grève du 6 juin, notamment Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, qui a soutenu dans les colonnes de La Provence que "les jeux ne sont pas faits, l'exécutif sait qu'il est minoritaire." Une position encouragée par les 57% de Français qui affirment soutenir cette nouvelle journée de mobilisation, selon le Journal du dimanche. Toutefois, ce soutien ne se matérialise pas par une forte mobilisation, l'exécutif s'attend toutefois à ce qu'il y ait un peu de monde dans les rues. Selon une note du renseignement, un demi-million de personnes pourraient tout de même battre le pavé.
Quelles perturbations à la SNCF le 6 juin 2023 ?
Nombreux sont les syndicats des cheminots à avoir appelé à la grève du 6 juin 2023, mais la SNCF a fait savoir que "la circulation des trains [ne] sera [que] très légèrement perturbée [...] avec 9 trains sur 10 en circulation en moyenne nationale". Des prévisions qui se confirment ce mardi avec des suppressions et des ralentissements très limités sur les lignes ferroviaires. Les contretemps sont donc rares pour les voyageurs qui, pour ceux concernés par les quelques perturbations, ont été prévenus en amont par la société.
Du côté des transports franciliens, la RATP prévoit un "trafic normal" sur l'ensemble du réseau ce mardi. À en croire les prévisions indiquées sur le site de la Régie autonome des transports parisiens, les rares perturbations sont avant tout être liées au cortège de la manifestation. "À la demande de la préfecture de police, certaines stations sont fermées", annonce ainsi la RATP. Et de détailler : "À partir de 10h, les stations Assemblée nationale et Solférino sur la ligne 12 du métro" et "à partir de 12h, les stations Concorde (lignes 1, 8 et 12), Champs Élysées-Clemenceau (lignes 1 et 13) et Tuileries (ligne 1). La réouverture se fera sur autorisation de la préfecture de police."
De leur côté, les quelques Transiliens et RER gérés par la SNCF doivent également circuler normalement ce 6 juin. Comme le relève France Bleu, seules quatre lignes sont concrètement être affectées par la grève. Il s'agit du RER C, prévoir 3 trains sur 4, du RER D (2 trains sur 3), de la ligne H du Transilien (2 trains sur 3) et de la ligne N du Transilien (3 trains sur 4). Ailleurs en France, notamment à Marseille et à Lyon, les réseaux de transports urbains pourront également être perturbés puisque des préavis de grève ont été déposés.
Le trafic aérien perturbé lors de la grève du 6 juin 2023 ?
L'appel à la grève du secteur aérien avait déjà été émis par l'Usac-GCT, en vue de la mobilisation du 6 juin, et le mouvement s'est concrétisé. À quelques jours de la grève, la direction générale de l'aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies aériennes de supprimer 33% des vols depuis l'aéroport de Paris-Orly et de 20% sur ceux de Lyon, Marseille, Nice, Toulouse, Bordeaux et Nantes. De nombreux voyageurs risquent donc de voir leur vol annuler ce mardi 6 juin et d'autres peuvent subir des retards ou des perturbations imprévues. La DGAC invite tous les voyageurs qui le peuvent à reporter leur voyage ou à s'assurer du maintien ou de la suppression de leur vol auprès des compagnies en amont.
Préavis de grève du 06/06/2023 https://t.co/XM0JAADCCR
— USACcgt (@usac_cgt) May 30, 2023
Quelle grève dans l'Éducation nationale le 6 juin 2023
La journée du 6 juin 2023 tombant un mardi, hors période de vacances scolaires, les élèves et leurs parents ne sont pas à l'abri de voir les enseignants se mobiliser contre la réforme des retraites. Les syndicats FSU, Unsa, SUD éducation - Solidaires, CGT Educ'action, Sgen CFDT, FNEC FP-FO et les SNALC ont en effet appelé à la grève dans un communiqué commun. Si en temps normal le principal syndicat de primaire évalue avec un peu d'avance la part de professeurs grévistes grâce à l'obligation des enseignants de se déclarer grévistes au moins 48 heures avant la mobilisation, cette fois, l'organisation s'est gardée d'avancer des chiffres. Signe d'une faible participation ? Quoi qu'il en soit les syndicats continuent d'appeler à la mobilisation pour le mardi 6 juin.
En plus des syndicats d'enseignants, cinq organisations de la jeunesse ont annoncé leur soutien à l'intersyndicale pendant cette journée : l'Unef, la Voix lycéenne, la Fage, la Fidl et le MNL.
Plus de 500 000 manifestants attendus dans les rues le 6 juin
Qui dit grève contre la réforme des retraites, dit également manifestation. L'intersyndicale invitent les Français à se mobiliser et à descendre dans les rues pour s'opposer au texte du gouvernement, plus de 250 mobilisations sont prévues selon le décompte des syndicats. Entre 400 000 et 600 000 manifestants sont attendus partout en France par les services de renseignement, selon une note qu'a pu consulter BFMTV. À Paris, où a généralement lieu la plus importante manifestation, entre 40 000 et 70 000 personnes pourraient se trouver dans le cortège dont un millier d'éléments radicaux. Le gouvernement craint également la venue de membres étrangers de l'ultra gauche contre lesquels des mesures d'interdictions administratives ont été prises. Pas moins de 11 000 policiers et gendarmes seront mobilisés partout en France, dont 4 000 dans la capitale, pour "assurer la sécurité des manifestations et garantir le droit de manifester".
En plus des syndicats et des Français, la gauche pourrait également se trouver dans les cortèges. Les politiques de gauche ont encouragé à la mobilisation et espèrent que les manifestations feront pression sur la présidente de l'Assemblée nationale, deux jours avant l'examen de la proposition de loi Liot qui vise l'abrogation de la réforme des retraites.