Combien d'élèves absents durant l'Aïd ? Le rapport qui fait polémique

Combien d'élèves absents durant l'Aïd ? Le rapport qui fait polémique Des dizaines d'établissements scolaires ont reçu une demande d'informations concernant le taux d'absentéisme dans les classes le jour de l'Aïd-el-Fitr. Une opération lancée par le ministère de l'Intérieur.

C'est un e-mail qui a suscité une vive polémique à Toulouse. Le 21 avril, les directeurs d'une centaine d'établissements scolaires de la Ville rose reçoivent un étrange courriel, émis par des policiers. Ces derniers demandent à ce que leur soit transmis le taux d'absentéisme dans le classes ce jour-là, en raison de l'Aïd-el-Fitr, la fête marquant la fin du ramadan. L'ensemble des écoles, collèges et lycées de la préfecture de Haute-Garonne (et quelques communes alentours) n'a pas été destinataire de la missive. Selon La Dépêche du Midi, qui a révélé l'histoire, une centaine d'établissements était concernée, principalement situés dans les zones d'éducation prioritaire (ZEP).

Le quotidien local ajoute que, quelques temps plus tard (le 11 mai précisément), un e-mail similaire a été adressé à plusieurs établissements de l'académie de Montpellier. Cette fois, ce sont les renseignements territoriaux qui en auraient été à l'initiative. La requête formulée était similaire : évaluer l'absentéisme durant la période du ramadan.

Très peu de données délivrées

Des démarches qui ont choqué dans la communauté éducative. Au point qu'elles semblent être restées veines puisque peu d'établissements toulousains auraient répondu et donné des chiffres, affirme La Dépêche. Quant à ceux rattachés à l'académie de Montpellier, cette dernière a écrit dès le lendemain aux directeurs, les sommant de ne pas tenir compte de la requête. Ainsi, aucune donnée sur l'éventuelle causalité entre absentéisme scolaire et fin du ramadan n'a été diffusée. Les classes des établissements ciblés étaient-elles réellement moins remplies ce jour-là ? Rien ne permet de l'affirmer, ni de l'infirmer.

Le ministère de l'Intérieur confirme

Si les e-mails ont été envoyés, à Toulouse, par des policiers d'un commissariat et, à Montpellier, par des membres des renseignements territoriaux, la demande provenait directement du ministère de l'Intérieur. Sonia Backes, secrétaire d'Etat en charge de la Citoyenneté, ne l'a pas nié, dans un communiqué diffusé dimanche : "Le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer étudie régulièrement l'impact de certaines fêtes religieuses sur le fonctionnement des services publics, et notamment au sein de la sphère scolaire. C'est dans ce cadre qu'une évaluation du taux d'absentéisme constaté à l'occasion de la fête de l'Aïd-el-Fitr, le 21 avril dernier, a pu être demandée, dans certaines académies, aux chefs d'établissement. Beauvau affirme qu'aucune donnée nominative n'a été transmise et qu'il ne s'agit pas d'un "fichage".