Dissolution de Civitas : quels sont les propos polémiques ?

Dissolution de Civitas : quels sont les propos polémiques ? Gérald Darmanin a demandé lundi soir la dissolution de Civitas après des propos antisémites tenus lors des universités d'été du mouvement catholique.

Après le Collectif contre l'islamophobie en France, Baraka City, les Zouaves Paris, Génération identitaire, Bloc lorrain et dernièrement Les Soulèvements de la terre, c'est désormais au tour du mouvement catholique intégriste Civitas d'être menacé de dissolution. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a fait part de ses intentions lundi 7 août 2023 en soirée. En cause, des propos antisémites qui ont été tenus par l'essayiste controversé Pierre Hillard dans le cadre des universités d'été de Civitas. 

"Vous avez eu un événement en septembre 1791, la naturalisation des juifs […]. Avant 1789, un juif, un musulman, un bouddhiste ne pouvaient pas devenir Français. Pourquoi ? Parce que c'étaient des hérétiques", a tout d'abord posé Pierre Hillard face à son auditoire. "La naturalisation de juifs en 1791 ouvre la porte à l'immigration", a-t-il ensuite estimé, avant de suggérer qu''il faudrait peut-être retrouver la situation d'avant 1789". Un raisonnement qui a vivement fait réagir le ministre de l'Intérieur, qui a condamné sur X, anciennement Twitter, des "propos ignominieux", et fait savoir qu'il avait "saisi le procureur de la République", en sus d'avoir réclamé à ses services d'instruire la dissolution de Civitas.

Qu'est-ce que Civitas, le mouvement au cœur de la polémique ?

Fondé en 1999 en tant qu'association, Civitas a pris un virage en 2016 en se transformant en parti politique. Un parti placé à l'extrême droite de l'échiquier politique, et qualifié d'intégriste. Civitas est implanté en France, mais également en Belgique et en Suisse. Si le mouvement se retrouve aujourd'hui au cœur de la polémique, il n'en est pas à son premier coup médiatique. Par le passé, Civitas s'est en effet plusieurs fois illustré en menant notamment des actions contre des œuvres d'art qu'il estimait blasphématoires.

Certains de ses militants ont ainsi fait bloc contre le concert du chanteur et icône LGBT+ Bilal Hassani, qui devait se tenir en avril dernier dans l'ancienne église Saint-Pierre-aux-Nonnains, à Metz. Le concert avait finalement été annulé. Le chanteur a depuis porté plainte contre Civitas, entre autres. Les luttes contre le mariage pour tous, mais également contre la séparation des cultes et de l'État, ou encore contre le mondialisme, figurent également parmi les préoccupations et les engagements du parti.