Que veulent les agriculteurs ? La liste des revendications de la FNSEA

Que veulent les agriculteurs ? La liste des revendications de la FNSEA La FNSEA et les Jeunes Agriculteurs ont publié mercredi soir une liste de 24 demandes adressées au gouvernement.

Les agriculteurs sont en colère. Et alors que les actions devraient s'intensifier encore dans les jours qui viennent tandis que le gouvernement a promis de premières annonces d'ici la fin de la semaine, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs ont rendu public mercredi 24 janvier 2024 leur liste de doléances. Déplorant "une pluie de décisions incompréhensibles" qui s'abat sur le secteur de l'agriculture, ils appellent à "un changement structurel fort". Les syndicats font deux grands constats en préambule de leurs demandes.

Tout d'abord un constat national, avec le fait qu'actuellement en France, "tous les indicateurs de souveraineté alimentaire montrent que nous décrochons, des décisions de relance de la production sont impératives", estiment-ils, avançant ensuite qu'au niveau européen, "la philosophie même du Green deal" est "à revoir pour redonner de la visibilité aux agriculteurs". Appelant à un changement "urgent", la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs mettent en avant trois axes prioritaires sur lesquels le gouvernement doit travailler : la dignité des agriculteurs dans l'exercice, la juste rémunération de leur travail, et enfin la nécessité de rétablir des conditions d'exercice du métier acceptables

Dans un second temps, les syndicats établissent deux listes : une sur les premières mesures à prendre d'urgence et une autre sur des mesures législatives à prendre, sans doute, dans un second temps. Parmi les mesures d'urgence, plusieurs points. Le premier concerne les réponses immédiates qui pourraient être apportées sur la rémunération :

  • Le respect total des lois EGAlim, grâce entre autres à des contrôles renforcés et la non-négociation de la matières premières agricoles (MPA),
  • Garantir la compensation intégrale pour tous sur le gazole non routier (GNR),
  • Le paiement de toutes les aides PAC (Politique agricole commune) immédiatement, et ce, peu importe les raisons du non-paiement,
  • Assurer le paiement très rapidement de l'ensemble des indemnisations sanitaires et climatiques (MHE, Tuberculose, grippe aviaire, inondations, etc.) dues par l'État tout en défiscalisant ces mêmes aides,
  • Aider immédiatement les secteurs les plus en crise : viticulture et agriculture biologique,
  • Faire de l'élevage une grande cause nationale. Pour ce point, les syndicats évoquent notamment un refus clair des Accords de libre échange,
  • Le rejet du plan Ecophyto, qui vise à réduire l'usage des produits phytopharmaceutiques.

Parmi les autres mesures d'urgence, plusieurs concernent le rejet intégral et immédiat de toutes les surtranspositions. Sont évoquées plusieurs propositions comme le curage des cours d'eau pour prévenir les inondations ou le rejet en bloc des zones de non traitement (ZNT). Les syndicats appellent également à sortir des incohérences du Green deal et de la planification écologique, avec des propositions comme l'obtention de dérogation sur les 4% de jachères ou de revenir sur le "Ratio Prairie pour tenir compte de la décapitalisation". Enfin, il est question de mettre aussi en place des mesures spécifiques en faveur du renouvellement des générations. Dans ce point, les syndicats mettent notamment en avant le fait d'"insister sur les mesures fiscales et sociales liées à l'installation et à la transmission".

En ce qui concerne les mesures législatives, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs réclament de la simplification sur plusieurs points, comme les actions de l'Office français de la biodiversité (OFB) par exemple. La compétitivité est également pointée dans le volet des mesures législatives à prendre.