Les infirmiers libéraux mobilisés : quelles sont leurs revendications ?

Les infirmiers libéraux mobilisés : quelles sont leurs revendications ? A partir de ce lundi 12 février, diverses actions de protestation d'infirmiers libéraux sont organisées dans tout le territoire.

A Nice ce lundi 12 février, les infirmiers libéraux se sont rassemblés pour exprimer leur lassitude face au manque de considération dont est victime leur profession. Dans l'agglomération niçoise, les infirmiers ont organisé une opération escargot depuis l'avenue du Roi-Robert-Comte-de-Provence jusqu'au rond-point Cadam. Même situation à Dijon et ses alentours où les infirmiers libéraux se sont rassemblés dès 7h du matin. La profession se mobilise également à Marseille, Gap, Bayonne ou encore Bordeaux. 

Toutes ces mobilisations répondent à l'appel lancé par le Collectif des infirmiers libéraux sur X ce dimanche 11 février. Les infirmiers protestent contre l'absence de revalorisation de leur profession qui selon eux est complètement oubliée par le gouvernement. Tous dénoncent un décalage entre la difficulté des conditions de travail et les salaires. Sur France Info ce lundi matin, la présidente du collectif, Gaëlle Cannat, a déclaré qu'une revalorisation des actes n'a pas eu lieu "depuis quinze ans". Et d'ajouter : "Avec l'inflation qu'on a eue depuis quinze ans, je vous laisse imaginer dans quel état on en est financièrement".

Mme Cannat a aussi ajouté que la profession fait face à "un taux horaire qui est très bas puisque nous on effectue 50 heures par semaine". Une déclaration qui confirme le témoignage d'Anne-Gaëlle Kramer, infirmière libérale près de Dijon et également membre du collectif des infirmiers en colère. Interrogée par France Bleu Bourgogne ce lundi 12 février, elle a affirmé qu' "on voit entre 30 et 50, voire 60 patients par jour et nos journées s'éternisent jusqu'à 20h". 

En plus de la revalorisation des actes médicaux qu'ils pratiquent, les infirmiers demandent également une meilleure couverture des frais de déplacement. Comme le précise Mme Kramer sur France Bleu : "Notre voiture, c'est notre bureau". Elle explique que "Depuis 2009, date de la dernière revalorisation, l'essence a augmenté de 85%, Nos indemnités forfaitaires de déplacement ont augmenté de 8,7%". La profession demande aussi la reconnaissance de la pénibilité du métier avec un départ à la retraite possible dès 60 ans et à taux plein dès 62 ans. Pour l'heure, l'âge de la retraite des infirmiers libéraux est fixé à 67 ans comme le rappelle France 3.

Pour tenter de répondre à ces problématiques, Gaëlle Cannat a indiqué sur France Info qu' "on a essayé, pendant toute l'année dernière, de rencontrer tous les élus pour sensibiliser sur les difficultés de notre profession. En fait, on n'a abouti à rien. Quand on a vu que les agriculteurs allaient dans la rue, on s'est dit nous aussi on va se montrer. On va montrer que notre profession est en souffrance". La présidente du collectif des infirmiers libéraux a aussi rappelé que la profession n'a bénéficié d'aucune revalorisation après avoir maintenu son activité pendant la pandémie de Covid-19. Mme Cannat a également alerté sur la fermeture des cabinets d'infirmiers qui s'accentue et craint de voir apparaître "des déserts infirmiers" au cours des prochaines années. En effet, elle a assuré sur France Info que "58 % des cabinets vont fermer d'ici cinq ans". 

D'autres mobilisations de la profession devraient avoir lieu mardi 13 février, comme à Strasbourg. Le collectif des infirmiers libéraux en colère appelle l'ensemble des infirmiers libéraux à se mobiliser dans toute la France ce samedi 17 février. Sur X, le collectif annonce des blocages de péages et des opérations de tractage.