Quel est le salaire des contrôleurs SNCF qui font grève ce week-end ?

Quel est le salaire des contrôleurs SNCF qui font grève ce week-end ? Les contrôleurs sont en grève depuis ce jeudi soir. Ils revendiquent notamment une augmentation de leur rémunération. Mais combien gagnent-ils ?

Les départs en vacances sont perturbés ce week-end. Les contrôleurs de la SNCF ont commencé leur grève ce jeudi 15 février à 20 heures. Leur présence étant obligatoire dans les trains, de nombreux trajets vont devoir être supprimés. Christophe Fanichet, PDG de SNCF Voyageurs, regrette ce mouvement et a annoncé auprès de Franceinfo que "l'objectif est d'assurer un TGV sur deux" ce week-end. Il a assuré que les départs "à la neige" seront privilégiés. Les contrôleurs ont été appelés à la grève par SUD Rail et la CGT Cheminots. Ils réclament notamment une hausse des rémunérations.

Julien Troccaz, secrétaire fédéral de SUD Rail, a expliqué au Parisien que son syndicat exigeait une revalorisation de la prime de travail de 500 euros brut par mois dans l'idéal mais se dit prêt à lever la grève à partir de 150 euros supplémentaires. Les grévistes mettent aussi en avant leurs horaires décalés, le travail les jours fériés ou encore la fin de la retraite à 55 ans. Les contrôleurs embauchés avant 2020 peuvent pour le moment partir à 57 ans, un âge qui passera à 59 ans à partir de 2025. L'âge l'égal de 64 ans ne s'applique qu'aux nouvelles recrues arrivées depuis 2020. Ils souhaitent également que leurs primes soient comptées dans leur cotisation pour la retraite. Les syndicats réclament aussi la présence de deux chefs de bord par TGV, assurant que ce n'est pas systématiquement le cas.

Quel est le salaire actuel de ces contrôleurs grévistes ? 

Selon les calculs de RMC, un contrôleur gagnerait en moyenne 2300 euros brut par mois en début de carrière, un chiffre qui varie selon les lignes sur lesquels il travaille. Avec un peu d'ancienneté, le salaire peut monter à 2900 euros brut pour un contrôleur de TER et 3750 euros si c'est sur une ligne TGV. Jusqu'à 4400 euros sont possibles en fin de carrière. Ce salaire a d'ailleurs connu une augmentation de 17% sur les trois dernières années selon Europe 1. Les facteurs de pénibilité tels les horaires décalés sont compensés par des primes allant de 400 à 700 euros par mois, selon l'ancienneté. Les revenus sont en réalité assez diversifiés selon les postes et les conditions de pénibilité. Par exemple, un jeune employé de 23 ans gréviste a confié à Europe 1 avoir gagné, prime compris, 2500 euros net par mois en travaillant dans la capitale. Un autre employé a confié à TF1 avoir gagné, après 24 ans de carrière, 1900 euros brut mensuels, auxquels s'ajoutent 1000 euros par mois pour les horaires décalés et le travail le week-end. La retraite des contrôleurs est estimée à 2.500 euros brut mensuel. Selon Fabien Villedieu, délégué de SUD-Rail, auprès de Franceinfo, "vous commencez à environ 2 000 euros brut à bord des TER, avant de passer dans des TGV à mi-carrière". 

Une grève qui peut durer ?

L'AFP a aussi rappelé que la direction de la SNCF a récemment décidé de verser une prime supplémentaire de 400 euros en mars pour les cheminots et de créer 1100 emplois supplémentaires dont 200 pour des contrôleurs. De leur côté, les syndicats remettent en perspective ces augmentations : "Il faut mettre les 17% d'augmentation en parallèle avec l'inflation, qui est à 13% sur trois ans. Cela fait relativiser l'augmentation", a répliqué Fabien Villedieu. Prévue jusqu'à lundi 8 heures, cette grève pourrait-elle être prolongée si les salaires ne sont pas augmentés à nouveau ? "On ne s'interdit rien" pour la suite du mouvement, a lancé le secrétaire fédéral de SUD-Rail.