Voici la catégorie de Français qui a le plus de mal à lire et écrire - ce n'est pas ceux qu'on croit
L'écriture est de moins en moins utilisée et maîtrisée en France, notamment avec l'arrivée du numérique. Une enquête Formation tout au long de la vie de l'Insee et de la Dares, menée auprès de 16 200 personnes âgées de 18 à 64 ans et résidant en France, dresse un tableau sombre du niveau en français à l'écrit de la population en 2022. Les participants ont été soumis à des exercices de lecture et écriture de mots, mais aussi de compréhension de textes simples. 10% des adultes ont éprouvé des difficultés dans l'un de ces trois domaines fondamentaux. Plus précisément, 5% ont eu des difficultés en lecture, 9% en écriture et 10% en compréhension. Différents facteurs ont été identifiés pour comprendre quels sont ceux qui ont eu le plus de mal.
Tout d'abord, selon le sexe, les écarts sont infimes. "A l'écrit, la part des hommes en difficulté (11 %) est quasi similaire à celle des femmes (10 %)", indique l'étude. Des différences sont toutefois perceptibles en milieu scolaire : "en revanche parmi les élèves, les filles ont des résultats à l'écrit nettement meilleurs que les garçons (résultats mesurés dans les enquêtes en milieu scolaire, comme PISA)".

Les divergences sont en revanche plus marquées entre les générations. Si la croyance populaire installe l'idée d'une baisse de niveau chez les plus jeunes, l'étude conclut que 6% des 18-24 ans ont eu du mal à l'écrit et qu'ils sont plus du double chez les 55-64 ans (14%) ! "Les plus jeunes maîtrisent nettement mieux l'écrit que leurs aînés", assure l'étude. L'Insee l'explique par les études plus longues réalisées par les jeunes générations. En effet, le niveau de diplôme joue aussi un grand rôle. 35% des personnes ayant un niveau brevet des collèges ont des soucis à l'écrit. Les qualifications des parents sont aussi à prendre en compte : 19% des interrogés dont les parents sont peu ou pas diplômés ont du mal à l'écrit contre 3% de ceux dont les parents sont issus de l'enseignement supérieur.
L'étude met également en avant des disparités territoriales, ainsi que des facteur liés aux origines sociales : les habitants des quartiers prioritaires de la politique de la ville et des départements d'outre-mer ont trois fois plus de difficultés à l'écrit que la moyenne (32%). Ces zones sont davantage touchées par la déscolarisation et l'illettrisme.
Ces constats ne sont pas sans conséquence au quotidien. Ces personnes ont par exemple du mal à utiliser Internet : 83% des personnes en difficulté à l'écrit ont utilisé internet au cours des trois derniers mois contre 97% sur l'ensemble de la population. Elles sont aussi moins nombreuses à effectuer elles-mêmes leurs démarches administratives (61% contre 85%). Cela peut aussi handicaper pour de petites actions comme établir ou lire une liste de courses, prendre des notes, rédiger un mail...