Drame dans la Manche : quatre migrants, dont un enfant, meurent en tentant la traversée
"Les passeurs ont le sang de ces personnes sur les mains", fustige Bruno Retailleau. Le ministre de l'Intérieur réagit à un nouveau drame survenu ce samedi 5 octobre dans la Manche. Quatre migrants, dont un enfant de deux ans, sont morts en tentant de rejoindre le Royaume-Uni par bateau.
Aujourdhui plusieurs personnes ont péri en tentant de traverser la Manche. Un enfant est mort piétiné dans une embarcation. Épouvantable drame qui doit tous nous faire prendre conscience de la tragédie qui se joue. Les passeurs ont le sang de ces personnes sur les mains et notre
— Bruno Retailleau (@BrunoRetailleau) October 5, 2024
L'enfant est mort "par suffocation", écrasé dans le canot après une bousculade, "enseveli sous les autres personnes", a expliqué Jacques Billant, préfet du Pas-de-Calais, lors d'une conférence de presse. Le canot surchargé avait demandé assistance samedi matin, faisant état d'un blessé, en plus de l'enfant décédé. Les secours ont récupéré 14 personnes à bord. Les autres passagers du bateau ont poursuivi la traversée.
Les trois autres victimes faisaient partie d'une autre embarcation, qui tentait de rejoindre le Royaume-Uni. Il s'agit de deux hommes et une femme "d'environ 30 ans tous les trois", décédés "vraisemblablement écrasés, vraisemblablement étouffés et noyés dans les 40 cm d'eau au fond de l'embarcation pneumatique", a indiqué Jacques Billant. Le procureur de la République de Boulogne-sur-Mer, Guirec Le Bras, a annoncé qu'une enquête avait été ouverte pour "homicide involontaire aggravé" et "association de malfaiteurs", indique Franceinfo.
2024 est déjà l'année la plus meurtrière depuis sept ans
Sur les bateaux utilisés par les migrants pour tenter la traversée, le procureur dénonce à la presse l'absence de plancher, utile pour stabiliser l'embarcation. "De sorte que vous avez des espèces de poches d'eau qui se constituent progressivement lorsque de l'eau rentre dans le bateau. Entre les mouvements de panique et les personnes qui peuvent chuter, vous avez plusieurs phénomènes qui peuvent être à l'origine de la mort", a détaillé Guirec Le Bras.
L'année 2024 est la plus meurtrière depuis le début du phénomène des traversées de la Manche par canots pneumatiques, en 2018, rapporte BFMTV. On comptait 46 morts en 2024 avant les événements de ce samedi, contre 12 en 2023. "Depuis le mois de septembre, on est à 25 morts", déplore Guirec Le Bras. Et d'ajouter : "Ça montre bien la dangerosité des passages", avec des bateaux qui n'ont pas augmenté en taille, alors que le nombre de migrants tentant la traversée croît. Selon le procureur, les bateaux sont passés de 30 passagers à plus de 65 en moyenne.