Gala "Israël is forever" organisé à Paris : qui sont les organisateurs ? Qui est présent ?
Une semaine après les violences perpétrées dans la ville d'Amsterdam, la présidente d'Israël is Forever, Nili Kupfer-Naouri, organise un gala pour mobiliser "les forces francophones sionistes au service de la puissance et de l'histoire d'Israël". L'avocate franco-israélienne est la fille de Jacques Kupfer, ancien président du Likoud France et fondateur de l'association dont elle tient désormais la présidence.
En début d'année, Nili Kupfer-Naouri avait tenu des propos qui ont amené au dépôt d'une plainte pour "apologie de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité" de la part de la Ligue des droits de l'Homme. En effet, ses déclarations lors d'une interview accordée à Studio Qualita (un média à destination des immigrants juifs en Israël) avaient créé la polémique, puisqu'elle justifiait la colonisation par la force des terres palestiniennes : "Nous ne voulons plus de voisins barbares, nous comprenons que nous devons obtenir notre sécurité et c'est par l'émigration en masse des Arabes de Gaza et une installation juive"., avait-elle dit.
La venue controversée de Bezalel Smotrich
Pour l'occasion, plusieurs personnalités d'extrême droite ont été conviées, dont le ministre israélien des finances, Bezalel Smotrich. Le dirigeant du Mafdal, un mouvement d'extrême droite sioniste, a multiplié les propos intolérants ces dernières années. Ce "fier homophobe", comme il se présente, s'oppose au mariage pour tous et qualifie "d'anormaux" les personnes LGBT+.
Fervent colon, il a proposé, en mars, un vaste plan d'accaparement de 800 hectares de terres palestiniennes, soit la plus importante saisie de territoires en Cisjordanie occupée. Le tout en dépit d'un rapport du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme qui a déploré "la violence des colons et les violations liées aux implantations" au risque d'éliminer "toute possibilité pratique d'établir un Etat palestinien viable".
En août, Bezalel Smotrich qualifiait le blocage de l'aide humanitaire vers la bande de Gaza de "justifié et moral jusqu'à ce que nos otages nous soient rendus ". Ces propos, jugés "odieux" par la communauté internationale, lui avait valu la "profonde consternation" de la France. Lors d'une ancienne visite privée en mars 2023, déjà organisée par le collectif "Israël is forever", il avait renchéri : "Il n'y a pas de Palestiniens car il n'y a pas de peuple palestinien ".
L'annonce de sa venue a provoqué un tel tollé que son porte-parole, Ephraïm David, a finalement affirmé "qu'aucun voyage à Paris n'était prévu", bien qu'une apparition en visioconférence n'est pas à exclure.
Une justice indifférente aux appels de la gauche
Malgré les sollicitations de plusieurs associations, syndicats et partis politiques de gauche, le gala aura bel et bien lieu dans la soirée du mercredi 13 novembre. Laurent Nuñez, le préfet de police de Paris, a donné son accord, évoquant un gala en petit comité, se tenant dans "un lieu qui ne pose pas de problème en termes de troubles à l'ordre public".
Le ministre de l'intérieur, Bruno Retailleau, a appuyé ces propos, invoquant la décision du juge des référés du tribunal administratif de Paris : "La question s'est posée de l'interdiction mais la justice a tranché et donné raison à notre préfet de police qui n'a pas interdit cette manifestation pas plus qu'on ne va pas interdire d'autres manifestations qui sont opposées", a-t-il déclaré sur TF1.
En réponse, plusieurs partis politiques et associations, dont la France insoumise, Europe Écologie - Les Verts, Urgence Palestine et la CGT, organisent une marche pro-palestinienne à Paris aux alentours de 18 heures, ce mercredi.