Le profil de Ludovic Bertin, meurtrier présumé de Victorine, détaillé par sa propre famille

Le profil de Ludovic Bertin, meurtrier présumé de Victorine, détaillé par sa propre famille Accusé du meurtre de Victorine Dartois et du viol d'une autre jeune femme, Ludovic Bertin est jugé depuis ce lundi par la cour d'assises de l'Isère. Les juges tentent d'établir son profil psychologique.

"Bosseur", "protecteur", "généreux"... les adjectifs se sont multipliés à l'audience ce mardi, pour établir une description détaillée de Ludovic Bertin, connu de la justice pour des vols, recels, délits routiers et port d'arme prohibé. À 25 ans, il cumule déjà dix condamnations, recensées entre 2013 et 2019. Le 26 septembre 2020, il était, selon ses dires, sous l'effet de stupéfiants lorsqu'il a croisé le chemin de Victorine Dartois, une étudiante de 18 ans. 

Après des heures sans nouvelles, ses proches alertèrent la gendarmerie. Moins de 48 heures plus tard, son corps sera retrouvé dans un ruisseau, le pantalon baissé, à quelques kilomètres de chez elle. Au bout d'une vingtaine de jours, Ludovic Bertin, un père de famille habitant à moins de 800 mètres des Dartois, sera interpellé par les forces de l'ordre. Son meilleur ami les avait contacté, craignant un suicide, après avoir été témoin de ces aveux. L'accusé lui aurait confié être parti en chasse d'une "proie" pour la violer. Mais n'ayant pas réussi, il aurait préféré l'étrangler, selon la version rapportée.

Quatre ans après, l'émotion ne faiblit pas pour la famille de la victime. Ce mardi 26 novembre, à l'audience de la Cour d'assises de l'Isère, ils ont découvert l'accusé sous un jour nouveau, à travers les yeux de ses proches. Son épouse, rencontrée à l'âge de 14 ans, a évoqué un mari "très protecteur" et "généreux", en dépit d'une enfance "difficile". L'accusé a grandi à Bonnefamille, un village du Nord-Isère, chez sa mère avec son petit frère et ses cinq demi-frères et sœurs. De son père, en revanche, il n'a gardé que peu de souvenirs. Cet homme, qui ne l'a jamais reconnu, est décédé quand il avait 9 ans. 

Une désillusion pour son frère

En plus de cette perte, il a également subi des violences de la part de sa mère durant son enfance. Comme souvent, ces abus ont eu une influence sur sa relation avec son épouse, ponctuée d'actes de violences verbale et physique. Un mariage "houleux", mis à mal par sa réputation de "coureur de jupons" et ses nombreuses tromperies. À cela s'ajoute une consommation d'alcool jugée excessive par le principal concerné et une forte addiction à la cocaïne, qu'il consomme "quotidiennement" depuis deux ans.

Lorsque vint le tour du grand frère de l'accusé de s'avancer à la barre, les éloges se muèrent en incompréhension. De seize ans son aîné, il a décrit son cadet comme un homme "fiable, de confiance et bosseur", selon Le Dauphiné. Il a avoué tout de même "n'avoir pas réellement grandi avec lui", décrivant un cercle familial "normal", où peu de place était accordée à la communication. "On se connaît, mais en surface", a-t-il conclu. 

Pour son frère, il est même difficile d'associer les accusations à son frère : "Quand j'ai appris les faits, pour moi ce n'était pas possible. Je ne le connais pas violent. Au début, je n'ai pas voulu y croire… Et puis il est passé aux aveux. Je ne comprends toujours pas ", a-t-il déploré.