Viols de Mazan : alors que Dominique Pelicot accepte sa condamnation, une quinzaine d'accusés fait appel
Il ne fera donc pas appel. Le 19 décembre, Dominique Pelicot était condamné à vingt ans de réclusion pour avoir drogué, violé et livré son épouse Gisèle Pelicot à des étrangers pendant dix ans. Onze jours plus tard, son avocate Me Béatrice Zavarro confirme qu'il ne ferait pas appel de cette sanction.
"Dominique Pelicot a pris la décision de ne pas frapper d'appel le verdict rendu par la cour criminelle du Vaucluse", a-t-elle annoncé à l'AFP le 30 décembre 2024. Un appel "contraindrait Gisèle à une nouvelle épreuve, à de nouveaux affrontements, ce que Dominique Pelicot refuse", a-t-elle ajouté. Elle a également déclaré que pour son client, "il est temps d'en finir judiciairement".
Dominique Pelicot, condamné pour viols aggravés sur son épouse et sur celle d'un coaccusé, également sous soumission chimique, et pour enregistrement d'images à caractère sexuel de sa fille et de ses deux belles-filles, accepte donc la peine qui a été prononcée contre lui. Cependant, ce dossier hors norme n'est pas encore prêt à être clôturé. En effet, plus d'une quinzaine des 51 autres accusés ont décidé de faire appel du verdict, malgré des sanctions moins sévères qu'attendues. La peine la plus basse, de trois ans dont deux avec sursis, avait été attribuée à Joseph C. pour "atteinte sexuelle en réunion". La plus lourde, 15 ans de réclusion criminelle, avait été prononcée à l'égard de Romain V., venu six fois chez les Pelicot. Le parquet général avait cependant réclamé 18 ans de réclusion.
Un second procès devrait donc se tenir au cours de l'année 2025. Le cadre de celui-ci sera assez différent du précédent puisque les accusés ne comparaîtront pas devant une cour criminelle composée de magistrats, mais devant un jury populaire, constitué d'un ensemble de citoyens tirés au sort. Les hommes qui font appel s'exposent ainsi à des peines beaucoup plus lourdes. Stéphane Babonneau, l'un des avocats de Gisèle Pelicot, avait déclaré sur France Inter que sa cliente n'a "pas peur" d'un nouveau procès.