Une loi d'urgence pour Mayotte : ce qui est vraiment prévu pour reconstruire l'archipel

Une loi d'urgence pour Mayotte : ce qui est vraiment prévu pour reconstruire l'archipel Deux mois après le passage du cyclone Chido, le Parlement a adopté ce 13 février une loi d'urgence pour reconstruire Mayotte. Mais qu'y a-t-il dedans ?

En décembre dernier, le cyclone Chido avait ravagé Mayotte, faisant sur son passage de nombreuses victimes. Alors que les dégâts sont colossaux, le Sénat a voté le projet de loi d'urgence pour la reconstruction de l'archipel jeudi 13 février, deux jours après l'Assemblée nationale, qui s'était montrée unanime. Validée par le Parlement, cette loi n'est qu'une première étape dans la reconstruction de Mayotte. Elle prévoit avant tout d'assouplir les règles d'urbanisme et de commande publique, afin de permettre une reconstruction accélérée, explique Le Monde.

Dans le détail, cette loi acte différentes mesures visant à rebâtir rapidement les écoles. C'est l'État et non les collectivités qui en a la charge jusqu'à fin 2027. La demande avait été faite par les communes. Contrairement à ce qui est pratiqué en temps normal, les constructions temporaires qui permettent de loger les personnes envoyées sur le terrain pour participer à la reconstruction, mais aussi à abriter les bureaux de services publics détruits ou encore des classes démontables n'auront pas besoin d'autorisation d'urbanisme. En revanche, il est précisé que ces constructions ne pourront pas rester en place plus de deux ans. Ce projet de loi permet aussi la création d'un nouvel établissement public qui sera chargé de la reconstruction à Mayotte.

Un second projet de loi au printemps

Grâce à cette loi, les propriétaires pourront également souscrire à un prêt à taux zéro afin de remettre leur logement d'aplomb. Cinquante mille euros pourront ainsi être empruntés. Toujours dans le cadre de cette loi, les droits et prestations sociales des résidents mahorais seront renouvelés automatiquement, sans justificatif, jusqu'au 30 juin prochain.

Deux rapports sont aussi prévus. Le premier portera sur le bilan, notamment humain, du passage de Chido. Une quarantaine de morts est officiellement déplorée pour l'heure. Le coût des destructions est lui estimé à près de 3,5 milliards d'euros, selon les chiffres du ministre des Outre-Mer, Manuel Valls. Un autre rapport concernant les disparités entre les montants des prestations sociales versées à Mayotte et en métropole doit également être réalisé.

Enfin, un second texte de loi est actuellement en préparation. "Après le temps de l'urgence et celui de la reconstruction viendra celui de la refondation", avait annoncé Manuel Valls. Attendu au printemps, ce second projet de loi visera à "permettre le développement économique, éducatif et social du territoire sur de nouvelles bases", selon le ministre, dont Le Monde se fait l'écho.