"La rue ne leur appartient pas" : pourquoi la marche des fiertés est menacée à Paris

"La rue ne leur appartient pas" : pourquoi la marche des fiertés est menacée à Paris Des personnalités influentes issues de la communauté LGBT ont vivement critiqué la venue du collectif gay d'extrême droite, Eros, et de son président, Yohan Pawer.

Le 16 juin dernier, le président du collectif Eros, Yohan Pawer, avait annoncé la venue de son mouvement lors de la prochaine Marche des Fiertés, samedi 28 juin à Paris. À gauche et à l'extrême gauche, de vives critiques avaient surgi. Sur le réseau social X (ex-Twitter), le fondateur de Eros avait alors pris la parole : " Le collectif Eros participera à la Marche des Fiertés, que cela plaise à l'extrême-gauche ou non ", a déclaré Yohan Pawer. Il y fustige aussi ce qu'il appelle "une marche de la honte", parce que notamment dominée par l'extrême gauche, comme le rapporte Valeurs Actuelles. L'année dernière, Yohan Pawer avait affirmé qu'il avait été pris à partie de manière violente par des militants antifascistes en marge du défilé. À l'occasion de la Pride 2025, il assure que son collectif pourra bénéficier d'un dispositif de sécurité renforcé composé d'"une cinquantaine de CRS" spécialement mobilisés par le ministère de l'Intérieur. Le but est d'éviter tout débordement.

Une Pride "contre l'internationale réactionnaire"

Comme l'explique le média Le HuffPost, l'annonce de la présence du collectif gay d'extrême droite a fait vivement réagir. Dans une tribune publiée dans les pages du journal Le Monde, Virginie Despentes, Anna Mouglalis, la star de Drag Race France Paloma, Bilal Hassani et plusieurs autres personnalités influentes dénoncent l'ingérence de l'État et des pouvoirs publics dans l'organisation de la manifestation. D'autant plus que cette année, la Pride avait "contre l'internationale réactionnaire" pour thème : "Dans ce climat d'hostilité, la tentative d'un groupe identitaire français d'investir la marche des fiertés de Paris s'inscrit dans une stratégie plus vaste de banalisation de l'extrême droite et de ses codes, y compris au sein de mobilisations historiquement construites contre elle", ont dénoncé les signataires de la tribune

Enfin, Virginie Despentes et les cosignataires de la tribune ont rappelé que les Marches de la fierté sont des lieux de résistance en France et dans le monde face à l'homophobie, la transphobie, le sexisme, le racisme et le classisme. En témoigne leur origine historique, notamment lors des émeutes de Stonewall, déclenchées dans un bar new-yorkais par des violences policières à l'encontre des personnes homo et trans au cours de l'année 1969.