Sècheresse en France : ces départements en crise et en vigilance, les restrictions de chez vous

Sècheresse en France : ces départements en crise et en vigilance, les restrictions de chez vous La sécheresse frappe la France dès le début de l'été avec plusieurs dizaines de départements placés en vigilance et quelques-uns en situation de crise. On fait le point sur la situation.

L'été 2025 s'annonce chaud et sans doute sec. Alors que le pays a connu deux canicules au cours du mois de juin, plusieurs dizaines de départements sont déjà en vigilance face à la sécheresse quand d'autres se trouvent en situation de crise. A date du 30 juin 2025, 26 territoires étaient en vigilance, 12 en alerte, 11 en alerte renforcement et 10 en situation de crise selon les données gouvernementales de VigiEau. Si les vigilances sont le plus souvent actives sur l'ensemble d'un département, quelques-unes se limitent encore à des secteurs précis. Mais au regard de la tendance des différents indicateurs, le nombre d'alertes sécheresse risque d'augmenter.

Rien qu'entre le début et la fin du mois de juin, le nombre de départements français inquiétés par la sécheresse est passé de 19 (9 en vigilance, 6 en alerte, 1 en alerte renforcée et 3 en crise) à 59. Le niveau d'eau des nappes phréatiques est à la baisse partout et il se trouve dans la moyenne ou en dessous dans la majeure partie du pays : le sud-est, le centre, le nord-ouest de la Normandie jusqu'aux Pays de la Loire et le Grand-Est. Seul le bassin francilien et ses alentours ainsi que le sud-ouest conservent des niveaux modérément hauts voire "très favorables" selon les relevés de la mi-juin effectués par le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BGRM).

© BRGM

Les pluies des derniers mois ont été "peu efficaces" pour remplir les nappes phréatiques et les différentes épisodes orageux n'ont pas permis de compenser le déficit pluviométrique observé depuis février : ils ont favorisé le ruissellement au détriment de l'infiltration dans les sols et les quelques quantités d'eau infiltrées ont été captées par la végétation. L'été s'annonçant caniculaire et orageux, les précipitions ne parviendront que très peu à alimenter les nappes dont le niveau risque de s'amenuir au fil des semaines. Les prévisions du BGRM sont "pessimistes" pour les nappes du sud et plutôt mauvaises pour celles du centre et du nord, mais elles "laissent présager des niveaux au-dessus des normales durant l'été" pour les nappes du bassin parisien.

Quels sont les départements en alerte ou en crise face à la sécheresse ?

Plus d'une vingtaine de départements se trouve en vigilance à la sécheresse, totalement ou partiellement : le Cher, la Corrèze, la Côte d'Or, la Drôme, l'Hérault, le Finistère, l'Ille-et-Vilaine, l'Indre, l'Isère, le Loir-et-Cher, la Loire, la Haute-Loire, la Loire-Atlantique, la Lozère, la Manche, la Mayenne, la Meuse, la Meurthe-et-Moselle, le Morbihan, la Moselle, le Nord, le Pas-de-Calais, la Haute-Saône, la Savoie, la Vendée, la Vienne, les Vosges et l'Yonne.

© VigiEau

Du côté des départements partiellement en alerte on trouve l'Ardèche, les Bouches-du-Rhône, la Creuse, la Saône-et-Loire et la Haute-Savoie. Mais ce sont dans ces quatre départements en crise que la situation est la plus critique : les Ardennes, l'Aude, le Loiret et les Pyrénées-Orientales.

Quels sont les différents niveaux d'alerte sécheresse ? Quelles sont les restrictions ?

Il existe quatre grands niveaux de vigilance sécheresse et toutes ont pour conséquences la mise en place de mesures spécifiques.

  • Vigilance sécheresse (niveau 1) : information et incitation des particuliers et professionnels à faire des économies d'eau.
  • Alerte (niveau 2) : mesures d'interdiction de manœuvre de vanne, d'activité nautique, interdiction à certaines heures d'arroser les jardins, espaces verts, golfs ou encore de laver sa voiture. Pour les agriculteurs, réduction des prélèvements à des fins agricoles inférieure à 50% (ou interdiction jusqu'à trois jours par semaine).
  • Alerte renforcée (niveau 3) : limitation plus forte des prélèvements pour l'arrosage des jardins, espaces verts, golfs, lavage des voitures, ..., jusqu'à l'interdiction de certains prélèvements. Pour les agriculteurs, réduction des prélèvements à des fins agricoles supérieure ou égale à 50% (ou interdiction supérieure ou égale à 3,5 jours par semaine).
  • Crise (niveau 4) : arrêt des prélèvements non prioritaires, y compris des prélèvements à des fins agricoles. Seuls les prélèvements permettant d'assurer l'exercice des usages prioritaires sont autorisés. Ils concernent des secteurs comme la santé, la sécurité civile, l'eau potable et la salubrité.