Le gouvernement va-t-il stopper les énergies renouvelables ? Cacophonie entre les ministres

Le gouvernement va-t-il stopper les énergies renouvelables ? Cacophonie entre les ministres Le président de la République est intervenu en personne pour calmer les tensions apparues ces derniers jours entre plusieurs membres du gouvernement.

Ambiance tendue au sein du gouvernement de François Bayrou. Rien ne va plus entre le ministre de l'Intérieur et la ministre de la Transition écologique. Ces tensions ont même fait réagir le chef de l'État. Jeudi, le président de la République, en déplacement dans l'Aveyron, a ainsi appelé : "chaque ministre [à] s'occuper des affaires pour lesquelles il est nommé".

Mais que s'est-il passé précisément pour qu'Emmanuel Macron intervienne ? Dans une tribune publiée dans le journal Le Figaro le 2 juillet dernier, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, avait appelé à mettre un terme à l'attribution de subventions pour l'éolien et le photovoltaïque au bénéfice de l'énergie nucléaire. "Notre priorité doit être de rebâtir un parc nucléaire en reconstituant une compétence industrielle française, afin d'éviter l'effet falaise lié au vieillissement des centrales actuelles", a écrit le président du parti Les Républicains (LR), dans cette tribune.

Il a insisté sur la balance budgétaire entre les bénéfices et les dépenses induites par les énergies vertes : ils "n'apportent au mix énergétique français qu'une intermittence coûteuse à gérer [...] Il n'y a donc aucune raison de continuer de les financer par des subventions publiques", a-t-il affirmé. Outre l'argument financier, il a aussi précisé que continuer à soutenir les énergies vertes entretenait "des objectifs idéologiques dépassés".

La réaction de la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a été quasi immédiate, sur France info. Elle a ainsi eu des mots forts pour dénoncer les propos du ministre de l'Intérieur : "C'est irresponsable quand on prétend être un homme d'État. C'est dramatique, c'est irresponsable, c'est du populisme le plus basique [...] Au fond, peu importe l'intérêt des Français, pourvu qu'on aille récupérer des voix à droite et au-delà", a-t-elle lâché.

"C'est moi qui tranche", assure le Premier ministre

D'autres réactions se sont également fait entendre pour critiquer les propos de Bruno Retailleau, comme celle du ministre de l'Industrie, Marc Ferracci, membre du parti Renaissance, comme le rapporte le HuffPost : "Croire que sortir de la dépendance aux énergies fossiles et aux pays qui les produisent peut se faire en abandonnant les énergies renouvelables et en mettant au chômage les salariés de leurs filières, est une vue de l'esprit - et une position frontalement opposée à la ligne du gouvernement", a-t-il écrit sur le réseau social X (ex-Twitter). Gabriel Attal, président de Renaissance, a aussi déploré sur le réseau social : "À court terme, pendant que nous relançons le nucléaire pour demain, ces solutions sont les énergies renouvelables. Et certains veulent stopper leur financement, voire les stopper tout court ? Ce contresens historique et scientifique est incompréhensible", a déclaré l'ancien Premier ministre français.

Sur BFMTV, François Bayrou a également réagi à la polémique. Il a appelé à "l'esprit de responsabilité" et à la "nuance". Il a également réaffirmé son rôle en tant que chef du gouvernement : "il n'y a qu'une politique du gouvernement, (...) c'est celle que je définis naturellement, collégialement, c'est moi qui tranche", a-t-il assuré.