Serge Atlaoui libéré 10 ans avant la fin de sa peine, mais à plusieurs conditions
Serge Atlaoui est libre. Après deux décennies derrière les barreaux, Serge Atlaoui a recouvré la liberté ce vendredi 18 juillet. C'est sa femme, Sabine, qui avait annoncé l'heureuse nouvelle un peu plus tôt dans la journée auprès de RTL. Aujourd'hui âgé de 61 ans, cet artisan-soudeur avait été arrêté en 2005 dans une usine située près de Jakarta (Indonésie), là où des dizaines de kilos de drogue avaient été retrouvés par les autorités indonésiennes. D'abord condamné à la prison à vie, l'artisan originaire de Metz s'était toujours défendu d'être un trafiquant de drogue en affirmant qu'il n'avait fait qu'installer des machines industrielles. Dans un pays où la législation antidrogue est l'une des plus sévères du monde, sa peine avait finalement été alourdie par la Cour suprême indonésienne qui l'avait condamné en appel en 2007 à la peine capitale.
Transféré en France en février dernier après un long travail diplomatique, Serge Atlaoui avait vu sa condamnation commuée en droit français à une peine de 30 ans de réclusion criminelle par le tribunal de Pontoise. Il avait ensuite été incarcéré à la prison de Meaux-Chauconin (Seine-et-Marne). Le sexagénaire ayant déjà passé vingt ans dans les geôles indonésiennes, ce dernier était éligible à une libération conditionnelle depuis 2011 en vertu des règles françaises. "Ça a été un très long combat, il était hors de question que je baisse les bras à quel que moment que ce soit. C'est pour moi un très grand moment aujourd'hui et cela va l'être pour lui dès qu'il va sortir", a ainsi confié son avocat, Me Richard Sédillot, à la presse. Vêtu d'un pantalon gris et d'un tee-shirt blanc au moment de sa sortie, Serge Atlaoui a été accueilli par son avocat à qui il a fait une longue accolade.
Une libération sous certaines conditions
Libéré dix ans avant la fin de sa peine, Serge Atlaoui devra néanmoins se conformer à certaines obligations. En effet, comme a tenu à le préciser le procureur de la République de Meaux, l'artisan-soudeur de 61 ans fait l'objet d'une liberté conditionnelle et devra répondre à "diverses convocations du juge de l'application des peines ou de l'agent de probation désigné", rapporte franceinfo.
Malgré ses obligations judiciaires à respecter, Serge Atlaoui n'a pu cacher son émotion à sa sortie de prison. "C'est une journée exceptionnelle. Pour ma famille, mes proches, tous ceux qui m'ont soutenu, et pour moi-même", a-t-il confié au micro de BFMTV. Il faut dire que ces dernières années ont été particulièrement rudes pour lui, à tel point que sa santé en avait pâti. Transféré dans une prison de haute sécurité dans "l'Alcatraz indonésien" au sud-est de Java, Serge Atlaoui avait continué sa détention à Jakarta dans la prison de Salemba. Malade et souffrant d'un cancer, il se rendait par ailleurs chaque semaine dans un hôpital pour y suivre un traitement médical. Alors que son nom figurait parmi une liste de prisonniers étrangers devant être exécutés, le Français avait finalement évité de peu d'être fusillé grâce à la mobilisation de diplomates français.