Affaire Le Scouarnec : femme, collègues... Ces personnes qui pourraient désormais être inquiétées
L'affaire Le Scouarnec prend un nouveau tournant. Alors que le procès de l'ancien chirurgien condamné en mai dernier à une peine de 20 ans de réclusion criminelle pour des viols et des agressions sexuelles sur 299 victimes mineures a eu un écho retentissant, l'affaire Le Scouarnec est loin d'être terminée. En effet, comme le révèle Ouest-France ce vendredi 18 juillet, le parquet de Lorient a ouvert au mois de juin une nouvelle information judiciaire contre X dans cette affaire gigantesque pour non-empêchement de crime ou de délit. Une information depuis confirmée par le procureur de la République de Lorient, Stéphane Kellenberger.
Si le premier volet de l'affaire est désormais clos en raison du non-appel de sa condamnation par l'ancien chirurgien à la retraite, cette nouvelle information judiciaire vise à présent à mettre en lumière les failles ayant permis à Joël Le Scouarnec de commettre de tels actes durant autant de temps sans jamais être inquiété auparavant, et ce, alors que certains de ses comportements étaient connus. "Cette saisine va permettre au magistrat instructeur de diligenter, dans ce cadre, tous les actes utiles complémentaires, notamment aussi à la lumière des éléments issus du procès", a fait savoir Stéphane Kellenberger. Selon le procureur, toujours cité par Ouest-France, il est toutefois nécessaire de pouvoir distinguer ce qui pourrait relever de la responsabilité civile ou administrative ou de la responsabilité pénale. "Il y a ceux qui savaient mais qui, peut-être pas sciemment, ont fait preuve de négligence", a-t-il expliqué.
Plusieurs personnes prochainement inquiétées ?
Durant ce procès retentissant, plusieurs personnes avaient en effet été interrogées, que ce soit à la barre ou lors de l'enquête. Toutes ont alors cherché à se dédouaner en remettant la faute sur les autres ou en cherchant à minimiser leur implication dans l'affaire. C'est le cas notamment de son ex-femme, Marie-France Le Scouarnec, de l'Agence régionale de l'hospitalisation de Bretagne, des responsables de l'hôpital de Quimperlé, ou de Jonzac, là où Joël Le Scouarnec a terminé sa carrière en 2017 jusqu'à son interpellation. Il faut dire que peu de voix se sont élevées afin de dénoncer les agissements ou les doutes quant aux agissements de l'ancien chirurgien. "On m'a dit de ne pas tout raconter, mais après tout ce fiasco, je crois que la moindre des choses, c'est de dire la vérité", avait indiqué le psychiatre Thierry Bonvalot qui avait fait part de ses doutes au sujet de son ancien collègue en alertant la direction de l'hôpital de Quimperlé sur sa façon de "conserver toute sa sérénité lorsqu'il intervient auprès des jeunes enfants".
Si seul le mis en cause dans cette affaire a écopé d'une peine de prison, lors du procès, le Conseil national de l'Ordre des médecins avait néanmoins tenu à reconnaître des "dysfonctionnements". L'institution a également dit regretter ces défaillances qui ont permis à Joël Le Scouarnec, aujourd'hui âgé de 74 ans, de continuer durant près de trente ans ses agissements et ce, alors même que ce dernier avait été condamné une première fois en 2005 à quatre mois de prison avec sursis pour détention d'images pédopornographiques.