Blocage du 10 septembre, en direct : 295 interpellations, violents affrontements à Paris, Lyon et Marseille
- À la mi-journée, la préfecture de police de Paris fait état de 295 interpellations, dont 171 dans Paris et sa région. 106 actions de déblocage ont été menées. Le ministère indique aussi que quatre agents des forces de l'ordre ont été "blessés légèrement". Le parquet annonce également 34 gardes à vue.
- À Paris, Lyon, Rennes et Marseille, notamment, d'importantes tensions et scènes de violences ont été constatées. Le hall 1 de la gare de Lyon envahi par environ 400 manifestants, alors que le périphérique parisien a été bloqué au niveau de la porte de la Chapelle, des manifestants ont fait irruption sur les voies avec des fumigènes. Plusieurs feux ont aussi été allumés.
- À Lyon, "des manifestants hostiles ont quitté le rassemblement syndical de la place Guichard en cortèges sauvages", annonce la préfecture de la région Auvergne-Rhône-Alpes et du Rhône sur X.
- Selon le ministre de l'intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, "cette mobilisation n'a rien d'une mobilisation citoyenne", elle a été "détournée, confisquée, captée par la mouvance de l'ultra gauche et de l'extrême gauche, appuyée par le mouvement des Insoumis". Il déplore aussi la présence de "groupuscules aguerris, mobiles, souvent masqués, cagoulés, vêtus de noirs (...) la marque de l'extrême gauche", dit-il.
- Grèves, points de blocage, rassemblements... Retrouvez ci-dessous la carte de l'ensemble des mobilisations prévues ce 10 septembre à travers la France.
14:10 - Un envahissement de la gare Saint-Charles évité, à Marseille
Le préfet de police des Bouches-du-Rhône indique que "les forces de l’ordre ont tenu la position" à la gare Saint-Charles. "La CRS déployée en bas des marches a repoussé une tentative de 700 individus d’envahir la gare", apprend-on.
12:56 - À Marseille, les manifestants en route pour la préfecture
À Marseille, le cortège prend la direction de la préfecture, alors "que la CGT Énergie harangue la foule et appelle à manifester de nouveau le 18 septembre", indique Le Figaro. La manifestation plutôt suivie, alors que la CGT annonce 80 000 manifestants au pied de la préfecture, contre 8 000 selon la préfecture de police des Bouches-du-Rhône.
À Marseille, la CGT annonce 80.000 manifestants au pied de la préfecture, contre 8.000 selon la préfecture de police des Bouches-du-Rhône. pic.twitter.com/iM6VkjgWnv
— Mathilde Ceilles (@MathildeCeilles) September 10, 2025
12:44 - 400 militants envahissent la Gare de Lyon
Le journal Le Parisien indique que le hall 1 de la gare de Lyon est envahi par environ 400 militants. "Beaucoup des cheminots syndiqués à Sud rail participent à la manifestation", apprend-on. "On est là", "Démission Macron", chantent les militants au milieu des fumigènes, selon le quotidien francilien.
12:33 - Un rassemblement massif place de la République, à Paris
Une foule importante s'est rassemblée place de la République, à Paris. Les manifestants enchaînent les clappings et ls chants en faveur de la Palestine, un motif de manifestation qui " revient souvent dans les arguments des sympathisants rencontrés depuis ce matin", indique France Info.
12:27 - Une ligne de chemin de fer sabotée
"La ligne de train Bordeaux-Agen a été victime d'un sabotage", mercredi 10 septembre, annonce RTL. Le trafic a repris dans le sens Agen-Bordeaux, avec un retour à la normale à la mi-journée.
12:13 - Des affrontements à la Gare du Nord
La situation se tend nettement à proximité de la Gare du Nord. Les manifestants font face aux forces de l'ordre. Des affrontements on lieu entre les deux, la police a chargé sur les militants qui ont été "nassés", comme l'indique France 3 Paris, qui a filmé la scène.
De nouvelles tensions éclatent gare du Nord alors que des manifestants ont été nassés.#BloquonsTout #10septembre2025 pic.twitter.com/IzIktmvh8G
— France 3 Paris/Ile-de-France (@France3Paris) September 10, 2025
Le mouvement du 10 septembre, structuré sur le site indignonsnous.fr, va consister en plusieurs actions menées par des collectifs locaux reposant "principalement sur des militants associatifs, politiques, certains notamment issus de la mouvance d’ultragauche et de certaines fractions syndicales", selon les renseignements territoriaux. L'organisation des mobilisations passe essentiellement par des messageries cryptées sur Telegram ou Signal "avec des canaux distincts pour chaque section locale" tous recensés sur une carte du site Indignons-nous.
Concernant les actions, elles sont multiples. Les appels aux blocages d'axes routiers, de ronds-points mais aussi de sites stratégiques en fonctions des localités se sont multipliés ces derniers jours. Parmi les cibles on retrouve le tunnel du Prado à Marseille, le périphérique de Rennes, le port du Havre et plusieurs raffineries du pays (et peut-être les rocades et périphériques d'autres villes françaises) et de nombreux ronds-points partout en France. Des actions qui ne sont pas sans rappeler celles des Gilets jaunes en novembre 2018. Outre les blocages, certaines actions appellent à des "barbecues revendicatifs" devant des sites institutionnels comme à Lille qui organiser un banquet militant devant le Centre financier. Les renseignements ont également observé une mobilisation de la communauté LGBTQIA+ ainsi que des mouvances de gauche motivées par les appels à rejoindre le mouvement lancé par les élus insoumis, socialistes et écologistes. A contrario, le droite et l'extrême droite ne se sont pas associées au mouvement du 10 septembre.
La mobilisation du 10 septembre doit aussi passer par des actions peu quantifiables ou visibles rattachées à l'appel au boycott lancé par le mouvement "Bloquons tout" : l'arrêt de l'utilisation des cartes bancaires pour cibler les banques, des opérations "péages gratuits" sur les routes et "chariots gratuits" ou désertion dans les grandes surfaces. Un boycott auquel s'ajoute des appels à la désobéissance civile, mais aussi de nombreuses manifestations. Si les renseignements s'attendent davantage à des actions de blocages qu'à des manifestations traditionnelles sur la voie publique "peu prisées des contestataires", plusieurs dizaines de villes voient des appels aux rassemblements s'organiser. Une carte des mobilisations recense une bonne partie des actions prévues, sous toutes leurs formes. "Des actions se préparent "en tous points du territoire, dans les villages comme dans les grandes agglomérations" d'après les renseignements.
Les manifestations du 10 septembre pourraient être plus suivies que les actions de blocage, car si le mouvement bénéficie du soutien des citoyens selon un sondage Toluna-Harris Interactive pour RTL publié vendredi 22 août, ils sont une majorité à préférer "des manifestations pour protester contre le budget du gouvernement". Si 63 % des sondés disent adhérer au mouvement, ils sont 58 % à être favorables à "bloquer le pays" le 10 septembre et 70 % à privilégier les rassemblements traditionnels.
Le plan anti débordements de Retailleau pour ce 10 septembre
Face à cette mobilisation soutenue par des mouvances hétéroclites et dénuée de "leadership clairement identifié", les autorités redoutent que "l’absence de coordination structurée" conduis à des débordements. "L’absence de canalisation majore le risque d’actions par des groupes radicaux et violents", préviennent-ils. Le ministère de l'Intérieur a donc pris des mesures pour encadrer le mouvement du 10 septembre et a adressé une note que Le Figaro a pu consulter - leur indiquant la "conduite à tenir face à de potentiels troubles à l’ordre public" : "Toute tentative de blocage des infrastructures essentielles à la vie de la Nation devra être entravée en amont et le cas échéant faire systématiquement l’objet d’un déblocage dans les délais les plus brefs", annonce le locataire de la place Beauvau. En cas de dégradation de bâtiments publics, Bruno Retailleau promet une "interpellation systématique" pour "les présenter à l’autorité judiciaire".
Le ministre a listé des zones devant être particulièrement surveillées : "les gares, ports, aéroports, transports en commun, axes routiers structurants, les dépôts pétroliers, plateformes logistiques, les centrales électriques, les usines d’incinération de déchets ou les sites de traitement des eaux, ainsi que les principaux centres d’approvisionnement du pays tels que le marché d’intérêt national de Rungis". Des équipements comme les radars routiers, ou certains sites susceptibles "d’incarner le capitalisme" feront aussi l'objet d'attention particulière. La mission est annoncée : "quadrillage de la voie publique" et "maîtrise des points stratégiques identifiés par les services de renseignement" pour intervenir rapidement.