Grève du 18 septembre à l'école : près d'un enseignant sur cinq absent, le point sur la mobilisation des profs
La grève du 18 septembre est suivie dans les écoles, mais moins les grévistes restent moins nombreux que les estimations avancées par certains syndicats. Vers midi, l'Education nationale a indiqué enregistrer 14% de grévistes, mais 17% d'enseignants en grève en moyenne. La mobilisation est un peu plus importante pour les personnels de vie scolaire dont 24% sont absents ce jeudi. Reste que tous les établissements scolaires sont perturbés par la mobilisation et les collèges sont ceux qui comptent le plus de professeurs mobilisés.
La participation à la grève varie selon les établissements. Dans les écoles de premier degré, le ministère compte 17,48% de gréviste, c'est bien moins que les 30% anticipés par le syndicat majoritaire qu'est la FSU-SNUipp. 19,9% des professeurs sont en grève dans les collèges, 13,72% le sont dans les lycées généraux et technologiques et 13,08% le sont dans les lycées professionnels. Dans ces établissements de second degré, aucune prédiction n'avait été faite puisque les enseignants ne sont pas obligés de se déclarer grévistes à l'avance.
Ces chiffres sont susceptibles d'évoluer au fil de la journée, mais ils traduisent pour l'heure une mobilisation moins importante de prévue dans le secteur de l'Education nationale. Toutefois, la grève du 18 septembre semble davantage suivie que la mobilisation du 10 septembre durant laquelle 29 000 agents de l'Education nationale avaient fait grève. Deux explications à cela : la date de la grève d'abord, celle-ci tombe un jour pendant lequel tous les établissements scolaires sont ouverts quand la précédente ne concernait que les collèges et les lycées ; l'appel de l'intersyndicale ensuite, six des sept organisations syndicales qui représentent plus de 90% du personnel du secteur ont appelé à faire grève ce 18 septembre. Une initiative encouragée par l'appel de l'intersyndicale qui a déploré la situation du secteur scolaire : "Les écoles, collèges et lycées sont asphyxiés par le manque de moyens. Les classes sont surchargées, les vies scolaires sont sous pression, des élèves n'ont pas l'AESH qu'ils devraient pourtant avoir", a-t-elle écrit dans un communiqué.
Les cantines et le périscolaire affectés par la grève, l'accueil des élèves maintenu ?
Dans les écoles du premier degré, les professeurs sont obligés de se déclarer gréviste 48 heures avant la journée de grève pour permettre aux parents d'élèves de prendre des dispositions si nécessaire. Reste que les enfants doivent pouvoir être accueillis même en cas de grève. La loi prévoit que "si moins de 25% des professeurs de l’école déclarent leur intention de faire grève, l’État assure l’accueil de votre enfant" et que "si la grève concerne 25% ou plus des professeurs, ce service d’accueil revient à votre commune" qui peut l'assurer à l'école ou dans un local communal comme les gymnase, les centres de loisir ou les salles polyvalentes. Attention, cet accueil se limite souvent au service minimum et ne comprend pas des activités pour occuper les enfants. Il n'est pas dit non plus que la restauration soit assurée.
Les cantines et les services périscolaires, comme la garderie du matin ou du soir, ne dépendent pas des professeurs, mais des services de la mairie. De fait, si les services municipaux font grève à l'appel des syndicats de la fonction publique, comme c'est le cas ce 18 septembre, il est possible que les cantines et le périscolaires soient en grève.
Du côté des collèges et des lycées, les élèves sont plus autonomes. Ils peuvent être accueillis dans les établissements tant que ceux-là sont ouverts malgré l'absence de leurs professeurs, mais il n'y a pas d'obligation d'accueil ou de service minimum. En revanche, les cantines peuvent elles aussi être affectées par la grève.
D'autres grèves à venir dans les écoles ?
La majorité des syndicats ont appelé à une journée de grève uniquement ce jeudi 18 septembre dans les écoles, mais un préavis de grève courant du 18 août au 18 octobre a été déposé par la FNEC FP-FO pour le secteur de l'Education nationale. Le syndicat SNES-FSU a, de son côté, également déposé un préavis de grève pour chaque semaine du mois de septembre. D'autres mobilisations sont donc possibles. Cela dépendra de la suite donnée au mouvement de grève national et des réponses du gouvernement à la colère des enseignants.
Les syndicats de l'Education nationale - FSU, UNSA Éducation, FNEC FP FO, CFDT Éducation Formation Recherche Publiques, CGT Educ'action et SUD Éducation - "exigent que la totalité des mesures présentées cet été dans le budget soit abandonnée par le nouveau gouvernement". "Ils exigent aussi un changement de cap budgétaire porteur d'espoir, de justice sociale et de justice fiscale", peut-on lire dans le communiqué du 13 septembre 2025. Les principaux syndicats de l'Education nationale on aussi précisé certaines causes de la revendication pour la grève du 18 septembre. Le FSU-SNUipp, majoritaire dans le premier degré, énumère cinq raisons de faire grève : s'opposer au budget et à la politique d'austérité, défendre les salaires et les droits des enseignants, demander plus de moyens pour l'école, défendre l'école inclusive et les AESH et enfin plaider pour d'autres solutions. De son coté, le principal syndicat du second degré, le SNES-FSU appelle à "en finir avec les réformes de tri social (Choc des savoirs, ParcourSup, lycée Blanquer), revaloriser les personnels, améliorer les conditions de travail, conforter les personnels dans leurs métiers et obtenir un statut de fonctionnaires pour les AESH", entre autres.
Des revendications qui s'accompagnent de véritables inquiétudes : "L'Éducation manque de tout et le service public de l'Éducation ne tient que par la conscience professionnelle des personnels", estime la CGT Éducation. Du côté des collèges, plus spécifiquement, le SNES-FSU, estime que pour cette rentrée, il manque "au moins un enseignant dans 55% des établissements, un PsyEN (psychologue de l'Éducation nationale) dans 13,2% des établissements et une Aesh (accompagnant des élèves en situation de handicap) dans 12,2% des établissements".
12:32 - 45% de grévistes dans les collèges et lycées selon le SNES-FSU
Avant la publication du taux de grévistes dans les établissements scolaires par le ministère, le principal syndicat du second degré, le SNES-FSU, annonçait 45% de grévistes dans les collèges et les lycées. Le syndicat d'enseignants ne précisait pas s'il le calcul tenait compte uniquement des professeurs ou non.
12:14 - La part de grévistes dans les écoles, les collèges et les lycées
Le ministère de l'Education a détaillé la proportion de grévistes dans chaque niveau. Les chiffres indiquent que les collèges sont les établissements les plus touchés par la grève du 18 septembre :
- 17,48 % de grévistes dans les écoles
- 19,90 % de grévistes dans les collèges
- 13,72 % de grévistes dans les lycées généraux et technologiques
- 13,08 % de grévistes dans les lycées professionnels
12:02 - 17% des enseignants en grève ce jeudi selon le ministère de l'Education nationale
Le ministère de l'Education nationale a fait part des taux de grévistes dans les académies métropolitaines ce jeudi, vers midi. En moyenne, 14% de grévistes sont recensés, dont 17% d'enseignants. A noter que pour les personnels de vie scolaire, ce nombre monte à 24%, tous types d'établissements confondus.
11:26 - Plus de la moitié des écoles affectées par la grève à Lyon
La mairie de Lyon annonçait en amont de la grève du 18 septembre que 142 écoles seraient impactées sur les 207 que compte la ville, soit plus de deux écoles sur trois. C'est une proportion plus grande que celles estimées par la FSU-SNUipp à Paris. Ces fermetures concernent surtout les écoles maternelles et primaires où les enseignants sont obligés de se déclarer grévistes, à la différence des professeurs du secondaire.
10:57 - La grève du 18 septembre plus suivie que la précédente à l'Education nationale
Lors de la précédente journée de mobilisation à l'initiative d'un mouvement citoyen, l'Education nationale avait enregistré 29 000 grévistes. Ces personnes représentaient l'écrasante majorité des 38 000 agents grévistes de la Fonction publique d'Etat. Mais ce jeudi, la grève devrait être encore plus suivie car soutenue par l'intersyndicale et six des sept syndicats représentatifs du secteur. Les premières estimations sont attendues à la mi-journée.