Drapeau palestinien sur la tour Eiffel : les images des illuminations qui divisent

Drapeau palestinien sur la tour Eiffel : les images des illuminations qui divisent La tour Eiffel s'est paré du drapeau palestinien pour soutenir la reconnaissance de l'Etat de Palestine par la France qui doit être officialisée ce lundi 22 septembre. Mais l'ornement suscite de vives critiques.

Un ornement surprise sur la tour Eiffel. Ce dimanche 21 septembre, la dame de fer s'est illuminée comme chaque soir, à ceci près qu'elle s'est parée d'un message de soutien à la reconnaissance de l'Etat de Palestine et de paix entre ce territoire et Israël : les drapeaux palestinien et israélien reliés par une colombe tenant un rameau d'olivier.

Un pavoisement qui a surpris et qui a pour but de soutenir l'initiative du président de la République qui doit officiellement reconnaître l'Etat palestinien ce lundi 22 septembre lors du sommet des Nations unies à New York. Une action que "soutient" la ville de Paris comme l'a déclaré la maire de la capitale, Anne Hidalgo, sur les réseaux sociaux. "Paris réaffirme son engagement pour la paix qui passe plus que jamais par la solution à deux Etats", a ajouté l'édile.

Mais l'ornement de la tour Eiffel avec les drapeaux palestiniens et israéliens ne fait pas l'unanimité. Si un passant dit y voir un "beau message de paix" et estime qu'une telle chose "aurait dû se faire plus tôt" auprès de RMC, un autre juge qu'il "n'y a pas lieu de mettre ça sur la tour Eiffel" ou un autre monument. Le caractère politique du message est pointé par beaucoup. "Quand on va voir la tour Eiffel, on ne s'attend pas à ce qu'il y est quelque chose comme ça dessus. On se prend en photo devant la tour Eiffel, on ne s'attend pas à voir un panneau avec une connotation politique", réagit une jeune femme sur RMC. "C'est trop politique, pour moi, ça ne sert à rien d'afficher ça", abonde le passant opposé au pavoisement.

Une "honte" : la méthode utilisée désapprouvée

Des réactions mitigées qui pullulent sur les réseaux sociaux également. A gauche, cette initiative qui va dans le sens de l'installation du drapeau palestinien sur les mairies proposée par le patron du PS, Olivier Faure, réjouit. Mais des critiques se font entendre sur la méthode utilisée. Le sénateur et conseiller municipal communiste de Paris, Ian Brossat, avait demandé le 15 septembre sur l'antenne de BFMTV à ce que la tour Eiffel "soit illuminée aux couleurs de la Palestine" comme elle l'avait été aux couleurs d'Israël après l'attaque du 7 octobre 2023.

En l'occurrence, la dame de fer a scintillé sans changer ses couleurs et a fait cohabiter les drapeaux palestinien et israélien. Un choix vivement critiqué par des élus et sympathisants LFI comme la députée Ersilia Soudais qui a qualifié l'initiative de la ville de Paris de "honte" estimant que "le drapeau d'un pays génocidaire n'a rien à faire sur notre tour Eiffel" en référence au drapeau israélien. Une remarque également faite par d'autres internautes pointant une forme d'"hypocrisie". Certains regrettent aussi la différence de traitement entre le soutien à Israël exprimé avec une tour Eiffel entièrement éclairée en bleu et blanc sans référence à la Palestine, et celui à la reconnaissance de l'Etat de Palestine exprimé avec l'affichage du drapeau en plus petite dimension et avec la présence de l'autre partie au conflit. 

Mais il y en a pour qui le drapeau palestinien n'a nullement sa place sur la tour Eiffel. "Un monument national ne doit pas devenir un outil partisan : la neutralité républicaine doit primer" écrit un adhérent au parti d'extrême droite Avenir France de Jean-Philippe Tanguy et membre du RN des Hauts-de-Seine. Une instrumentalisation d'un monument français que déplorent d'autres comptes aux allures très patriotiques à l'instar de ce compte nommé "Bleu Blanc Rouge !" : "Notre Tour Eiffel n'a pas vocation à devenir un outil politique au sujet de conflits mondiaux qui ne concernent pas les Français".