C'est la nouvelle cible de Bayrou : les arrêts maladie vont encore changer et ce n'est pas une bonne nouvelle
L'annonce n'a pas été clairement faite. Mais les différents propos tenus ne laissent guère place au doute : en 2026, les conditions liées aux arrêts maladie devraient encore se durcir un peu plus. Alors que l'Etat cherche à économiser 40 milliards d'euros l'année prochaine, un nouveau serrage de vis est attendu sur le sujet, après un premier durcissement en 2025.
Parmi les nouveautés instaurées cette année, l'impossibilité de se faire prescrire un arrêt de plus de deux jours lors d'une consultation vidéo avec un médecin, ainsi que la baisse du revenu maximum versé par la Sécu. Mais cela devrait aller encore plus loin d'ici quelques mois.
Lors de la conférence de presse du 15 avril dernier, François Bayrou n'y était pas allé par quatre chemins. "L'excès de dépense publique ne fait pas le bonheur des peuples", avait lancé le Premier ministre. Comprendre : les robinets vont doucement, mais sûrement, se fermer. Il faut dire que les chiffres avancés par sa ministre des Comptes publics étaient vertigineux : 17,5 milliards d'euros ont été dépensés en 2024 pour les arrêts maladie, dont 10 milliards pour les indemnités journalières, "soit 25% de plus qu'en 2021 pendant le Covid" avait pointé Amélie de Montchalin.
Et la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, avait abondé : "la durée des arrêts maladie a fortement augmenté : +4% par an depuis 2019." Une hausse expliquée par deux facteurs à ses yeux : d'abord le vieillissement de la population et, donc, une propension aux arrêts plus importante ; ensuite, "des pratiques managériales, plus verticales, moins tournées vers, l'autonomie et la reconnaissance."
Malgré ce propos allant dans le sens de nombreuses remarques sur le monde du travail, le tableau dressé par le chef du gouvernement et ses équipes laisse présager des mesures coercitives. D'ici le 14 juillet, les premières orientations seront dévoilées, alors qu'un nouveau document, devenu presque infalsifiable, doit désormais être rempli pour les arrêts maladie et que les scans de ces papiers ne permettent plus de valider un arrêt.
Plusieurs idées pourraient, en plus, être mises sur la table : augmenter le nombre de jours de carence lorsque l'on prend un arrêt de travail, baisser un peu plus les prises en charge ou encore corréler les remboursements de la Sécu en fonction des revenus (plus on gagne moins on est remboursé). Les débats n'ont pas encore commencé. Mais l'issue semble inéluctable.