Tentez (ou pas) les émissions obligataires destinées aux particuliers

Tentez (ou pas) les émissions obligataires destinées aux particuliers Quel est le point commun entre le Crédit agricole, la région Auvergne, le Crédit foncier, la région Pays-de-la-Loire ? Tous optent pour l'emprunt obligataire destiné au particulier. Détails

La crise sur la dette souveraine, la difficulté pour les collectivités locales à lever plus d'impôts ou l'impact des agences de notation sur les taux d'intérêt proposés aux entreprises sont autant d'éléments qui motivent les entreprises et les collectivités locales à chercher de nouvelles manières d'obtenir les capitaux pour mener à bien leurs projets. A mesure que les agences de notation ont mis la pression sur l'Etat français, l'accès au marché obligataire est devenu plus ardu. D'autant qu'il est surtout alimenté par ce que l'on appelle des institutionnels : banques, entreprises ou fonds.

La région Pays-de-la-Loire prévoit de lancer au printemps 2012 un nouvel emprunt obligataire d'un montant de 100 millions d'euros.

Le besoin de capitaux étant ce qu'il est, des acteurs ont choisi de s'adresser directement aux particuliers. La région Pays-de-la-Loire prévoit de lancer au printemps 2012 un nouvel emprunt obligataire d'un montant de 100 millions d'euros. La région souhaite rééditer le succès de l'emprunt obligataire qu'elle avait émis en 2009 et dont l'échéance se situe en 2014, où les particuliers avaient souscrits pour 73 millions d'euros. En retour ils ont eu la garantie d'une rémunération à 4 % bruts. Ce succès a d'ailleurs donné envie à la région Auvergne de suivre la même voie. Annoncé au beau milieu de l'été 2011, elle a réussi à collecter 20 milliards d'euros entre le 1er et le 18 octobre 2011.

Retour de l'emprunt obligataire chez Crédit foncier

Du 13 janvier au 12 février 2012, le Crédit foncier renoue avec cette pratique qui était une tradition pour cet établissement de crédit spécialisé, filiale du groupe bancaire BPCE. Outre une rémunération de 4,25 % quand l'assurance-vie promet un peu moins de 3 %, et un remboursement étalé sur six ans, il joue la transparence sur l'usage des fonds collectés. Un site Internet a été créé pour visualiser dans les vingt-six régions françaises les projets financés. Il est déjà annoncé des logements, des routes, des ponts, des écoles ou encore des hôpitaux. D'autres souscriptions sont attendues sur 2012 pour un montant total avoisinant le milliard d'euros. Ce premier appel ayant dépassé les 100 000 euros.

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Plaquette publicitaire de l'emprunt obligataire du Crédit foncier émis du 13 janvier au 12 février 2012. © Crédit foncier

Au Crédit agricole, cette pratique valait aussi avant la crise. Mais pour ce dernier, cela donne une autre visibilité et un autre d'intérêt à ses souscripteurs. Chaque année, les différentes caisses régionales de la banque verte sollicitent leurs clients ou fidèles acquéreurs de parts obligataires. Les arguments pour séduire sont bien maîtrisés : "Chaque emprunt obligataire est défini par une durée, un taux d'intérêt annuel généralement fixe, un taux de rendement sur la durée totale de l'emprunt et un prix d'émission, peut-on lire sur l'ensemble des sites des Caisses régionales du Crédit agricole. Pour chaque émission, vous êtes assuré de retrouver 100 % du capital investi, sauf si vous décidiez de revendre vos obligations avant l'échéance : les marchés de taux vous feraient réaliser soit un gain, soit une perte en capital". Et pour rassurer définitivement, le versement du coupon n'est pas annuel mais trimestriel.

Une prise de risque limitée mais des frais

Dans une période où les rémunérations des placements peu ou pas risqués sont faibles, ces émissions obligataires peuvent être une bonne opportunité. D'abord parce que la mise de départ n'est pas très élevée. Par exemple, la souscription pour l'emprunt obligataire du Crédit foncier débute à 100 euros. Cependant, il faut tenir compte des frais. Dans le cas toujours du Crédit foncier, ils sont de 0,92 % du montant souscrit.

Quant à la prise de risque, elle existe mais reste marginale. La région Pays-de-la-Loire va rembourser sur quatre ans 100 millions euros quand son budget 2012 pèse 1,387 milliards d'euros... Autant dire, que les recettes fiscales couvrent largement le montant de l'emprunt obligataire. Quant aux établissements financiers comme le Crédit agricole ou le Crédit foncier, dans la mesure où les montants collectés sont investis dans la pierre, au pire il sera toujours possible de céder les murs acquis.