Compte-titres ou PEA : comment investir en Bourse

Les actions et les fonds peuvent tout aussi bien se gérer avec un compte-titres qu'avec un plan d'épargne en actions. Mais les deux contrats ne présentent pas les mêmes avantages.

Pour investir en Bourse, acquérir des actions et des fonds, par exemple, il faut posséder, notamment, un compte-titres ou un plan d'épargne en actions. Ce sont deux types de contrat qui permettent de gérer son portefeuille. Ils sont commercialisés par l'ensemble des établissements financiers : banque, assureur, courtier... Surtout, l'un est plus souple, l'autre plus avantageux.

Compte-titres : agir en Bourse en toute liberté

 
 
Un compte-titres permet d'investir sur une valeur ou un fonds cotés à Paris, Francfort, Londres, New York, Tokyo... © Getty Images
 

Le compte titre peut être considéré comme une annexe au compte de dépôt détenu dans une banque. En effet, il y est directement attaché. Et ce dès que l'achat d'une action ou d'un fonds s'effectue avec des liquidités présentes sur le compte courant. Ce qui n'empêche pas d'en ouvrir un auprès d'un courtier en ligne. Sa clôture est aussi rapide que sa création, à la condition de ne plus avoir de sommes investies.

Il n'existe aucune restriction pour réaliser une opération sur les marchés financiers. Celle-ci peut tout aussi bien concerner une valeur cotée à Paris, Londres, Francfort, New-York ou Shanghai. Rien n'interdit d'investir également sur les fonds ou Sicav, ou dans des produits financiers plus exotiques comme les trackers, les turbos, les warrants... La seule limite vient de la capacité pour le titulaire du compte-titres à démontrer ses compétences en finance pour acquérir ces produits, en vertu d'une directive européenne qui impose aux banques un devoir de conseil et de mise en garde. Le titulaire doit ainsi remplir un questionnaire proposé par son banquier.

A la base individuel, le compte-titres peut être joint, comme pour un compte courant. C'est-à-dire qu'il peut appartenir à deux personnes qui agissent, indépendamment l'une et de l'autre, sur les marchés financiers. Cette liberté peut-être supprimée. On parle alors de compte titre indivis, où tous les titulaires doivent donner leur accord pour qu'une opération boursière puisse être effectuée. Ici, le nombre de personnes co-titulaires du compte est illimité. Il peut notamment servir dans le cadre d'un club d'investissement.

 
 
Seuls des actions ou fonds européens déclarés éligibles peuvent être investis au-travers d'un PEA © Getty Images
 

Toute cette souplesse peut faire oublier un régime fiscal sans avantage. En effet, les plus-values réalisées chaque année subissent un taux d'imposition de 29 %, dont 11 % au titre des prélèvements sociaux, si elles dépassent 25 000 euros. En-deçà, seuls les 11 % sont appliqués. En cas de pertes, celles-ci viennent en déduction des gains réalisés sur la même année et les dix suivantes. Une disposition qui tombe à point nommé lorsque les marchés financiers baissent sur plusieurs mois ou qu'un titre est malmené.


PEA : des plus-values moins taxées

Le plan d'épargne en actions (PEA) permet lui aussi d'investir en Bourse, sans être lié à un compte courant. Ce qui offre éventuellement la possibilité d'en ouvrir un dans un établissement bancaire différent de celui où se situe le compte de dépôt. Attention, une personne ne peut en détenir qu'un seul.

De même, il n'est pas possible d'investir sur tous les produits financiers disponibles. Seuls sont autorisés les actions européennes et des fonds dont les actifs sont placés à hauteur d'au moins 70 % en Europe. Cette information est disponible sur les documents de présentation des fonds.

Le PEA doit être alimenté pour permettre à son titulaire d'investir en Bourse. Des versements réguliers ou ponctuels peuvent être effectués dans la limite de 132 000 euros. Et les plus-values issues des opérations réalisées viennent s'y ajouter automatiquement.

Aucune de ces sommes ne doit être retirée avant la huitième année suivant la date d'ouverture du plan d'épargne, sans quoi le PEA est clôturé. C'est à cette condition que s'applique également l'exonération fiscale sur les plus-values encaissées. Si d'aventure un retrait intervient avant, pour les plus-values supérieures à 25 000 euros, il faut s'acquitter d'un taux d'imposition de 22,5 % (retrait dans les deux premières années du PEA) ou de 27 % (retrait entre la troisième et cinquième année) ou les 11 % correspondant aux prélèvements sociaux (entre la cinquième et la huitième année). Les 11% s'appliquent également après les huit années, mais le retrait n'entraîne plus la clôture du compte.