Les warrants sont sans aucun
doute les produits financiers emblématiques de l'ingénierie financière. Imaginés
au début des années 1990, ils correspondent à une option d'acheter ou de vendre
une action, un indice boursier, une monnaie, etc., à un prix et une date donnés.
Par exemple : acheter France Telecom à 25 euros en juin 2008 ou vendre Société
Générale à 110 euros en mars 2008. Dans le premier cas, on parle "call warrant"
et dans le second de "put warrant". Ce qui permet de se protéger contre une baisse,
ou contre une hausse, mais aussi d'amplifier les mouvements de la Bourse.
Bien anticiper l'évolution des marchés
Autrement
dit, les warrants permettent de se couvrir contre des retournements de tendance
impromptus ou d'augmenter ses gains. Du moins en théorie. Dans la pratique, tout
repose sur vos capacités d'anticipation des marchés financiers. Les gains peuvent
tout aussi bien se transformer en pertes. Ainsi, si le cours d'une action monte,
le call warrant va lui aussi augmenter. Là tout va bien, vos gains vont être amplifiés.
En revanche, si le marché baisse. Il ne vaudra presque plus rien. Vous aurez perdu
votre investissement et vous ne pourrez même pas compenser le manque à gagner
en exerçant le warrant à son échéance : vous achèterez à un cours plus haut que
le cours réel. Vos pertes enflent.
Pour un put warrant, la situation n'est
pas tout à fait symétrique. Plus l'action baisse, plus la valeur du put warrant
va s'apprécier. Pour chaque warrant, cette influence est différente et dépend
de ce qu'on appelle l'élasticité. C'est-à-dire, la variation de la valeur du warrant
lorsqu'il y a 1 % de baisse, ou de hausse, du cours de l'action. Ainsi, un
warrant avec une élasticité de 5, va progresser cinq fois plus vite que l'action.
On comprend ici que la perte faite en détenant en direct une action qui baisse,
peut être compensée par la hausse du put.
Un warrant
n'est pas une action
L'option d'achat ou de vente n'est pas gratuite.
Un call France Telecom permettant d'acheter à 25 euros à l'échéance
de juin 2008 vaut, par exemple, entre 0,01 euro et 0,29 euro. Un put Société
Générale permettant de vendre à 110 euros courant mars 2008
s'échange entre 1,61 et 6,36 euros.
Ces prix n'ont rien de surprenant.
Chaque warrant fait l'objet lui-même d'une cotation, qui varie en fonction de
l'évolution de l'action, de l'indice, de la monnaie concernés, mais aussi de la
probabilité que vous puissiez exercer effectivement votre option dans les conditions
établies au moment de l'achat du warrant. Attention, la détention d'un warrant
n'équivaut pas à la détention d'une action à l'échéance. Il existe ce que l'on
appelle une parité pour chaque warrant. C'est-à-dire une quantité de warrants
nécessaire pour effectivement acquérir une action, par exemple. Une parité 4/1
ou 7/2 indiquera que vous devez posséder respectivement 4 warrants pour avoir
une action ou 7 warrants pour en avoir 2.