De "l'or blanc" a été découvert dans cette région de France, le gisement est "unique" en Europe
700 000 tonnes pourraient être extraites.
C'est une découverte à faire pâlir le monde entier. La France vient de mettre au jour une importante réserve d'un minerai particulièrement stratégique : celui de "l'or blanc". Cette ressource, majeure, est habituellement importée d'Australie, du Chili ou de Chine. Bientôt, l'Hexagone va pouvoir faire son entrée sur ce marché et se mêler à la lutte avec les principaux producteurs. Une bonne nouvelle car il s'agit d'un élément qui va devenir incontournable dans les années à venir.
En effet, ce fameux "or blanc" est surtout connu sous l'appellation initiale, celle du lithium. Un nom qui s'est démocratisé car il s'agit d'un composant essentiel de nombreux appareils électroniques. On en trouve principalement dans les batteries des smartphones, des voitures électriques, mais aussi dans les piles. "Il a la caractéristique de pouvoir beaucoup mieux stocker l'électricité que tous les autres matériaux", expliquait Didier Julienne, expert en minerais, auprès du Figaro.
C'est à Echassières, au cœur de l'Allier, réserve naturelle de lithium, qu'une carrière va être exploitée. Un gisement "unique" en Europe, selon les porteurs du projet. Les réserves seraient colossales : 34 000 tonnes pourraient, en moyenne être extraites chaque année, pendant 25 ans. De quoi directement concurrencer l'Australie (64 000 tonnes par an) et le Chili (39 000), et doubler la Chine (19 000). Au total, cela représenterait 716 000 tonnes sur toute la durée d'exploitation de la mine.
Réalisée par la société Imerys, cette exploitation est d'autant plus majeure qu'à partir de 2035, les véhicules neufs devront obligatoirement être électriques ou hybrides pour être vendus, donc contenir du lithium. Selon les projections, la mine française permettrait d'équiper en batteries l'équivalent de 700 000 voitures électriques chaque année. Un atout pour l'industrie hexagonale. La production devrait démarrer en 2028.
Derrière ce projet se pose toutefois la question de l'impact environnemental. Dans un communiqué, l'association France Nature Environnement Allier juge que "l'extraction de lithium présente des défis environnementaux, sociaux et sanitaires trop importants pour être ignorés." Le collectif dénonce un besoin de quantités "phénoménales" en eau, alors que le secteur est touché par des arrêtés sécheresse, mais aussi des déchets "entraînant une pollution de l'eau, des sols et de l'air car ils contiennent des substances toxiques qui se disséminent."
Si Alan Parte, directeur des deux projets lithium d'Imerys en Europe, a reconnu auprès de La Tribune que "la " mine propre " n'existe pas, au sens de " sans impact "", il précise que l'eau sera prélevée "soit dans la station d'eaux usées de Montluçon, pour l'usine de conversion, soit dans la Sioule pour la mine d'extraction, ce qui représente en moyenne un millième de son débit moyen, et moins de 1% lors de ses périodes les plus fragiles." Les études d'impact écologiques et paysagères ne seront, quant à elles, livrées qu'entre fin 2025 et début 2026.