"J'ai perdu 3 000 euros en deux minutes" - Cette arnaque bien ficelée vide votre compte

"J'ai perdu 3 000 euros en deux minutes" - Cette arnaque bien ficelée vide votre compte L'une des escroqueries les plus en vogue continue de faire des victimes.

Il était pressé et pensait bien faire pour assurer le coup. Désormais, Léo (prénom d'emprunt) n'en dort presque plus de la nuit. Depuis plusieurs jours, ce trentenaire rumine et se flagelle après être tombé dans un piège au SMS. Ingénieur dans l'aéronautique, il s'est fait détrousser, en quelques minutes, de plusieurs milliers d'euros en cliquant sur un lien fourni dans un texto, lui demandant de payer une petite somme. Mal lui en a pris. Après avoir rentré ses codes de carte bancaire, ce n'est pas 1,99€ qu'il a réglé mais bien une grosse partie de son argent s'est volatilisée de son compte en banque.

Si l'arnaque au faux SMS de contravention ou de renouvellement de carte vitale pullule, une autre est tout aussi répandue et continue d'entourlouper bon nombre de Français. Même un cadre trentenaire hautement diplômé ? "Les 18-34 ans sont plus sujets à être victimes que leurs ainés. L'une des explications, c'est qu'il s'agit d'une population plus connectée qui va être moins méfiante, tout comme les CSP +, davantage touchées. Et les garçons se font plus avoir que les filles", confie Jean-Jacques Latour, directeur expertise cybersécurité chez Cybermalveillance.gouv.fr.

L'histoire de Léo est malheureusement commune et le déroulé des faits montre à quel point les malfrats parviennent vite à gruger la vigilance de leurs cibles. L'histoire débute une semaine plus tôt : la future victime doit commander un livre scolaire pour sa fille. En quelques clics, commande est passée sur un site internet. Livraison prévue quelques jours plus tard.

Alors que le livre devait arriver sous peu, Léo reçoit un SMS. "Bonjour, c'est le livreur. Votre colis ne rentre pas dans la boite aux lettres. Merci de choisir un nouveau créneau", est-il écrit, assorti d'un lien vers une page web. Ni une ni deux, l'ingénieur clique pour reprogrammer la livraison. Des frais lui sont demandés. 1,99 euros. Tant pis. Dans l'urgence, afin que sa fille puisse rapidement obtenir son livre, il règle le supplément. Du moins, il pensait. Qu'elle ne fut pas sa (très mauvaise) surprise lorsque des débits non-consentis sont apparus sur son compte bancaire. Total du préjudice : 3000 euros !

Comme il a lui-même sciemment entré ses codes de carte bancaire, mais que le site était bien frauduleux, la banque ne lui remboursera pas la totalité de la somme indument prélevée par les escrocs. Seulement la moitié. Une mauvaise aventure, dont il se serait bien passé. De quoi faire philosopher Jean-Jacques Latour : "Le meilleur moyen d'éviter cela, c'est de s'informer, de savoir que les arnaques aux faux colis, ça existe. A partir du moment où vous savez que le risque existe, vous saurez réagir." Le livre, lui, a fini par arriver. Il rentrait bien dans la boite aux lettres.