Capteur pression des pneus TPMS : quelles voitures touchées par une possible fraude ?

Capteur pression des pneus TPMS : quelles voitures touchées par une possible fraude ? L'ONG Transport et Environnement met en garde : certains capteurs de pression de pneus, indiquant au conducteur si ses pneus sont sous-gonflés, ne fonctionneraient pas en circulation comme lors des tests d'homologation.

[Article mis à jour le mardi 8 novembre 2016 à 12h18] Après le scandale Volkswagen sur les émissions polluantes des moteurs, se dirige-t-on vers une nouvelle tricherie dans le monde de l'automobile ? L'organisation non-gouvernementale Transport et Environnement qui fédère de nombreuses associations, tire le signal d'alarme à propos des capteurs de pression des pneus, ces systèmes embarqués qui surveillent la bonne pression des pneumatiques (appelés TPMS, de l'anglais "Tyre Pressure Monitoring System"). Selon l'organisation, l'efficacité de ces capteurs ne serait pas garantie en conditions réelles de circulation. L'agence pointe certains systèmes, les TPMS dits indirects qui s'avèrent moins coûteux que d'autres systèmes dits TPMS directs, mais qui seraient moins efficaces.

Dans les faits, les TPMS indirects déduisent la pression des pneus à partir d'autres données (capteurs de l'ABS, différence de vitesse de rotation des roues placées sur un même essieu…) mais ne la mesurent pas directement au contraire des TPMS directs, capteur installés dans les valves de gonflage des pneus. Moins fiables, les TPMS indirects sont pourtant aujourd'hui largement répandus dans les véhicules les plus récents, le TPMS étant obligatoire depuis 2014 sur les véhicules neufs. Qu'il soit direct ou indirect est au choix du constructeur. Or, le TPMS indirect représente une économie de plusieurs dizaines d'euros pour les constructeurs… Ceux-ci équipent donc massivement leurs véhicules de TPMS indirects, le TPMS direct plus coûteux n'étant installé que dans des véhicules hauts de gamme.

Transport et Environnement se garde bien pour l'heure d'accuser les constructeurs d'avoir privilégié les économies sur la sécurité, arguant que des tests devraient être menés sur un échantillon plus important que ceux qu'elle a commandé pour son étude. Mais les premiers résultats ont de quoi inquiéter. Le laboratoire indépendant mandaté par l'ONG a ainsi fait passer une batterie de tests à une Volkswagen Golf 7 et à une Fiat 500 équipées de pneumatiques de formats identiques mais de marques différentes (Michelin et Continental). Lors de tests dans les mêmes conditions que les tests d'homologation (faits sur bancs d'essais à rouleaux), le TPMS détecte à chaque fois le défaut de pression des pneus. Mais en roulage à l'extérieur, les systèmes des deux voitures ne détectent pas le sous-gonflage après 70 minutes de roulage ! Selon le rapport, lorsque la pression est insuffisante dans les quatre pneus, les systèmes ne détectent pas le problème dans cinq cas sur six. Le système saurait-il reconnaître les conditions des tests et s'adapter ? Pourquoi fonctionne-t-il moins bien sur la route ? Mystère pour l'heure. Le résultat est en tout cas troublant et interroge sur l'efficacité du dispositif. Transport et Environnement demande l'ouverture d'une enquête officielle sur ces capteurs. En attendant les résultats, un conseil demeure : vérifier régulièrement soi-même la pression des pneus de sa voiture (voir : nos conseils pour rouler en toute sécurité). Ce n'est jamais inutile…