Airbags défectueux : 34 millions de modèles rappelés
[Mis à jour le 21 mai à 09h55] Le scandale Takata se poursuit. Une semaine après l'annonce de Toyota et Nissa, les deux plus importants constructeurs automobiles japonais, du rappel de millions de véhicules, 5 millions chez Toyota et 1,56 million chez Nissan dont plusieurs centaines de milliers en France, la firme japonaise d'airbags opère le plus grand rappel de l'histoire de l'automobile. Takata a annoncé cette semaine devoir rappeler 34 millions de véhicules aux Etats-Unis. Les airbags seraient défectueux, le même problème que la semaine dernière.
Toyota avait expliqué dans un communiqué que les systèmes de gonflage étaient en cause, l’absorption d’humidité pouvant aboutir à un "déploiement anormal des airbags frontaux conducteur ou passager en cas d’accident". Nissan rencontre le même problème, les deux marques ayant fait appel à un fournisseur identique, cette même marque japonaise Takata de nouveau au coeur du scandale.
Les modèles concernés chez Toyota ont été produits entre mars 2003 et novembre 2007. Pour Nissan, il s’agirait de véhicules fabriqués entre 2004 et 2008. Selon la presse américaine, 563 000 véhicules Nissan devront être rappelés en Europe contre 325 000 sur le sol nord-américain et 288 000 au Japon. Die Zeit en Allemagne et la BBC au Royaume-Uni évoquent 35 modèles en cause chez Toyota, dont les Yaris ou Corolla. Toyota France a précisé mercredi en fin de matinée que 1,26 million de voitures seraient rappelés en Europe dont 120 000 en France. Nissan reconnaît que le marché européen sera également touché mais sans donner plus de précisions. Les deux constructeurs assurent toutefois qu’aucun accident mortel mettant en cause un dysfonctionnement de l’airbag n’a été signalé sur ces modèles rappelés.
Toyota prévoit de remplacer le gonfleur de l’airbag produit par l'entreprise Takata par un autre modèle de la société japonaise Daicel. Car ce n’est pas la première fois que le système de gonflage des airbags Takata est mis en cause. Selon la presse américaine, 20 millions de véhicules avaient déjà été rappelés en Amérique du Nord suite à la découverte d'un problème impliquant l'agent gonfleur utilisé par Takata, du nitrate d'ammonium. Celui-ci serait susceptible de se détériorer en cas d'exposition à l'humidité. Cinq accidents mortels, quatre aux Etats-Unis et un en Malaisie, seraient dus à ces airbags défaillants dont certains auraient également connus des explosions intempestives.
Takata, déjà accusé d'avoir réagi trop tardivement après la découverte du problème, se retrouve une fois de plus dans la tourmente. Son titre a chuté de 1,59% mercredi à la clôture de la Bourse de Tokyo. L'affaire pourrait lui couter plusieurs milliards d'euros et a déjà entraîné le départ d'un de ses dirigeants en décembre dernier. Un autre constructeur japonais, Honda, avait jusque-là été la principale victime de ces rappels. La firme pourrait justement de nouveau devoir effectuer un rappel de véhicules ces prochaines semaines. Takata a donc fini par réagir. La marque japonaise représente 20% du marché mondial des airbags.