Volkswagen : nouveau scandale, les moteurs essence aussi concernés

Volkswagen : nouveau scandale, les moteurs essence aussi concernés Volkswagen avoue de nouvelles irrégularités portant sur les émissions de dioxyde de carbone (CO2). Un moteur essence est aussi concerné. Avec quelles conséquences pour le groupe et ses clients ?

[Mis à jour le 4/11/2015 à 14h17] La descente aux enfers de Volkswagen se poursuit. Le géant allemand a admis avoir découvert des irrégularités sur les niveaux d’émission de CO2 sur plusieurs de ses modèles. Mais, pour la première fois depuis l’explosion du scandale sur les tests antipollution truqués en septembre, les véhicules du groupe Volkswagen équipés de moteurs diesel ne sont plus les seuls impactés. Dans son communiqué, le groupe allemand précise que la majorité des modèles touchés sont diesel mais reconnaissant de facto que des véhicules propulsés par des moteurs à essence sont également concernés. Le chiffre de 800 000 nouveaux véhicules à ajouter aux 11 millions déjà concernés par la fraude aux émissions de NOX a été donné mais l’impact pourrait être énorme en termes d’image (voir la liste des modèles).

Conséquence palpable dès aujourd'hui, l’action du groupe Volkswagen a immédiatement dévissé à l’ouverture de la bourse de Francfort ce mercredi perdant plus de 8% à 10 heures. Volkswagen se retrouve en fait face à une montagne de problème. Premier écueil, la nature des modèles touchés. Selon le magazine allemand Der Spiegel, cette nouvelle fraude potentielle toucherait des moteurs 1,4l, 1,6l et 2,0l diesel soit des blocs standards équipant des best-sellers du groupe tels que les Volkswagen Polo, Volkswagen Golf, Volkswagen Passat mais aussi les Audi A1 et Audi A3, la Skoda Octavia ou encore les Seat Leon et Ibiza. Des modèles qui sont tous des stars de leurs marques respectives.

Deuxième problème, l’essence est aussi concerné, une première depuis l’explosion du scandale mi-septembre. Volkswagen affirme que la majorité des 800 000 modèles touchés sont en diesel mais ne donne pas plus d’informations sur le type de blocs essence impacté. Selon la presse allemande, il s’agirait du fameux moteur 1,4l essence TFSI 4 cylindres capable de faire taire un de ses cylindres en phase de faible charge grâce à un système agissant sur l’arbre à cames. Présenté en 2012, ce dispositif présentait un enjeu énorme pour Volkswagen puisqu’il permettait une économie de carburant substantielle (1l aux 100 km) capable de lui permettre de respecter les normes de consommation Euro6 mises en place cette année. Véritable innovation technologique, ce moteur 1,4l doté du système ACT (en français "gestion active des cylindres") est susceptible d’équiper des modèles sportifs des gammes de Volkswagen Golf ou Audi A1 et A3 Sportback. Une information encore à confirmer…

Troisième problème, la nature des émissions concernées. Si jusque-là, le scandale touchait les NOX, les dioxydes d’azote émis par des moteurs diesel et très nocifs pour la santé (reconnus comme susceptibles de favoriser l’asthme et les problèmes respiratoires), cette fois c’est le CO2 qui est dans le viseur. Et cela pourrait tout changer, notamment d’un point de vue économique. Volkswagen l’avait bien compris en rappelant à chaque communiqué que seules les émissions de NOX étaient touchées. Pourquoi ? Tout simplement car les émissions de CO2 servent aujourd’hui à calculer la nature des éventuels bonus écologiques accordés par certains pays, dont la France. Jusque-là, le souhait de Ségolène Royal de demander le remboursement de ces bonus en cas de fraude avérée  pouvait juridiquement tomber à l’eau. Désormais, c’est un verrou juridique qui pourrait bien avoir sauté !

Quatrième problème, l’image bien sûr et tout ce qui en dépend économiquement. Car en plus d’admettre ces irrégularités, Volkswagen agit aussi sur un autre front aux Etats-Unis où l’agence de l’environnement américaine, l’EPA, a sorti le bazooka. En affirmant que d’autres modèles du groupe que ceux jusque-là transmis étaient équipés d’un logiciel suspect (truquant lui aussi les niveaux d’émissions en phase de test ?), l’EPA a mis Volkswagen dans la tourmente. Car ces modèles sont les vedettes haut de gamme du groupe. Ce sont les Audi A6, A7 et A8, le SUV d’Audi le Q5 mais aussi le 4x4 Volkswagen Touareg. C’est surtout un symbole qui est visé, le Porsche Cayenne, le SUV des stars du show-biz et le modèle le plus rentable de Porsche, branche prestigieuse du groupe. Après avoir démenti, Volkswagen a réagi et suspendu provisoirement les ventes du Cayenne sur le sol américain. Un sale coup pour Volkswagen et son nouveau patron Matthias Müller chargé de gérer la crise qui s’abat sur le géant. Si ce dernier a promis de collaborer et "un processus douloureux mais sans autre alternative, il n’échappera pour autant aux critiques. Avant d’être nommé à la tête du groupe, il occupait en effet le poste de patron de Porsche.