Une faille découverte dans le bonus écologique – la règle pourrait vite changer

Une faille découverte dans le bonus écologique – la règle pourrait vite changer Raboté de moitié l'année prochaine, le bonus écologique pourrait encore être modifié très prochainement.

Le bonus écologique, c'est comme la neige au soleil, ça fond avec le temps ! Instaurée en France en 2008 pour inciter les automobilistes à investir dans des véhicules plus propres, cette aide gouvernementale ne cesse de rétrécir. Ce sera encore le cas à partir du 1er janvier 2025, et dans des proportions importantes. L'aide va se réduire de moitié pour la plupart des Français – passant de 4 000 à 2 000 euros – et de plus de 40% pour les ménages les plus fragiles (de 7 000 à 4 000 euros). Forcément, pour ceux qui hésitent à remplacer leur voiture thermique par une électrique c'est tout de suite moins vendeur.

Surtout que les règles du bonus écologique pourraient encore être revues à la baisse très prochainement. Le gouvernement a en effet proposé il y a quelques jours un nouveau texte pour pouvoir durcir le calcul du score environnemental. Ce score, calculé essentiellement sur l'empreinte carbone de chaque véhicule de la première à la dernière étape de sa production, permet de désigner les voitures éligibles au bonus. Mais pour quelle raison les autorités chercheraient-elles à le rendre encore moins accessible ? Pour très vite refermer une faille dans laquelle certains constructeurs venus de Chine pourraient s'engouffrer…

© CFOTO/Sipa USA/SIPA

Tout part du récent accord passé entre le groupe Stellantis (Peugeot, Citroën, Fiat…) et la marque chinoise Leapmotor. Pour résumer, cette collaboration doit permettre à Stellantis de mieux se positionner sur le sol chinois et à Leapmotor d'investir massivement le marché français et européen en bénéficiant du solide réseau de distribution de son nouveau partenaire. Aussi, la jeune marque chinoise, créée en 2015, espère que ce partenariat puisse lui ouvrir les portes du bonus écologique. Les tout récents modèles T03 et B10, tous deux 100% électrique, sont ou seront assemblés en Europe, en Pologne pour le premier, et probablement en Allemagne ou en Slovaquie pour le second, à chaque fois dans des usines Stellantis. De quoi donc avoir de solides arguments pour faire acte de candidature au bonus écologique.

Sauf que la ficelle est un petit peu grosse. Parce que la petite citadine et le SUV familial sont essentiellement produites dans les usines chinoises avant d'arriver en kit sur le vieux continent. Le plus gros de la production - la conception de la carrosserie et le montage du moteur et des batteries électriques sur l'ossature de la voiture – est effectuée en Asie alors que seul l'assemblage des principaux éléments est réalisé en Europe. Mais cette dernière étape peut contribuer à améliorer le score environnemental du véhicule et donc le rendre potentiellement éligible au bonus écologique. Et si Leapmotor a jusque-là essuyé des refus, rien ne dit que leurs dossiers ne pourront pas aboutir.

Voilà pourquoi le gouvernement français entend revoir rapidement la notation du score environnemental. Selon Les Echos, le nouveau texte prévoit de remplacer les mots ''site d'assemblage'' par ''site de fabrication'' pour que le lieu où le véhicule est produit prime davantage sur celui où peuvent être effectuées les tâches d'assemblage. La consultation doit s'achever dès le 26 décembre, preuve qu'il y a urgence à agir pour contrer cette nouvelle offensive venue de Chine.

Pour les automobilistes, les véhicules Leapmotor pourraient donc ne jamais bénéficier en France de l'aide gouvernementale. Mais les tarifs du constructeur chinois - la T03 est vendue à partir de 18 900 euros et profite même d'une réduction de 4 000 euros jusqu'au 31 décembre - restent très attractifs.