Interdiction des pesticides : quels produits vont être prohibés ?
En septembre 2008, le Ministère de l'Agriculture mettait en place le plan Ecophyto 2018 à la suite du Grenelle de l'environnement.
Lors des discussions, réduire l'utilisation des pesticides et rendre les exploitations agricoles moins dépendantes à ces derniers avait été largement évoqués. Le but était de diviser par deux l'usage de ces produits. Près de 10 ans plus tard, quels sont les pesticides (bientôt) interdits ?
Interdiction des pesticides collectivités
Depuis le 1er janvier 2017, les collectivités ont l'interdiction de pulvériser des produits chimiques tels que des pesticides, fongicides et herbicides dans les espaces verts publics. Des solutions plus naturelles ont été adoptées comme l'utilisation de coccinelles pour éliminer les pucerons.
En 2018, ce sera au tour des néonicotinoïdes tueurs d'abeilles d'être prohibés. Après un lobbying important de l'agriculture intensive et de l'agrochimie, l'interdiction qui devait rentrer en vigueur le 1er janvier 2017 a été repoussée au 1er septembre 2018. Chaque année, 30% des colonies d'abeilles meurent et ceux depuis les années 1995. Néanmoins, les néonicotinoïdes seront remplacés par d'autres pesticides tout aussi toxiques.
Interdiction des pesticides particuliers
Du côté des particuliers, les pesticides ne seront plus disponibles en magasin d'ici 2019. Il faudra donc trouver des alternatives pour le jardin et le potager. Toutefois, le Ministère de l'Environnement a précisé lors de la mise en place de cette interdiction que les produits de biocontrôle, qualifiés à faible risque ou dont l'usage est autorisé dans le cadre de l'agriculture biologique, continueront d'être autorisés. Une façon de se mettre à l'agriculture biologique rapidement en utilisant par exemple des champignons, des bactéries et des phéromones.
Le désherbant bien connu, Roundup, fera partie des futurs interdits aux jardiniers et ne peut déjà plus être commercialisé en vente libre depuis début 2017. Il se compose en effet de glyphosate, classé cancérogène probable pour l'homme en 2015 par le CIRC (centre international de recherche sur le cancer). En juillet 2016, Ségolène Royal, la ministre de l'Environnement à l'époque, avait réussi à retirer près de 132 produits combinant le glyphosate à la tallowamine, un adjuvant considéré comme dangereux par l'Agence nationale de la sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses). Malgré tout, plusieurs centaines d'autres produits contenant cette substance sont toujours en vente aujourd'hui.
Par ailleurs, saviez-vous qu'il existait deux Roundup ? 60 millions de Consommateurs le rappelle dans un récent article : "Il y a l'original, le désherbant vedette de Monsanto à base de glyphosate (substance classée cancérogène probable par le Centre international de recherche sur le cancer). Mais il y a aussi une nouvelle formule à base d'acide acétique (le même acide que l'on retrouve dans le vinaigre). " Restez attentif !