Olivier Gourmet : "En mai fais ce qu'il te plaît véhicule les valeurs citoyennes"
Le mercredi 4 novembre sort le nouveau film de Christian Carion : En mai fais ce qu'il te plaît. Partenaire du film, Linternaute.com a eu l'occasion de poser quelques questions au casting et au réalisateur du long-métrage. Celui-ci se déroule en mai 1940 au moment où le Nord de la France est en proie à l'invasion allemande. C'est à ce moment que des millions de villageois français sont contraints à l'exode. Le film du réalisateur de Joyeux Noël raconte leur histoire. Olivier Gourmet incarne Paul, le maire d'un village, garant de l'autorité de la République, qui doit s'occuper du bien-être de ses villageois et les emmener jusqu'à Dieppe.
Linternaute.com : Comment êtes-vous arrivé sur le projet En mai fais ce qu'il te plaît ?
Olivier Gourmet : On m'a dit que Christian pensait à moi pour jouer le rôle de son grand-père qui était maire d'un village à l'époque. J'ai attendu le scénario avec impatience parce que j'aimais l'univers et le cinéma de Christian. Il a l’œil d'un cinéma grand public mais toujours avec une forme et un fond intéressants. Dans En mai fais ce qu'il te plaît, tout est traité de manière très simple, juste, humaine et cinématographique. Mon personnage est emblématique de cet élan de conscience commune de générosité. Il est une image de la République, il emmène la Marianne avec lui comme le grand-père de Christian l'avait fait. Il est investi de ce devoir de l'élu de s'occuper en priorité du bien-être de ses concitoyens.
Linternaute : le film de Christian Carion nous ramène à des valeurs et véhicule un beau message d'espoir.
O.G. : Le film véhicule les valeurs du sens citoyen, de la solidarité, de l'attention de l'autre. Ce sont des valeurs portées par ce convoi et tous ces figurants qui nous accompagnaient au jour le jour et qui apportaient énormément de force et de crédibilité au film. Ils nous parlaient beaucoup de leur devoir de mémoire, ils voulaient évoquer l'histoire de leurs aïeux. Mon père est parti en exode, ma mère est partie en exode, beaucoup de figurants qui étaient là avaient aussi des parents partis en exode.

Linternaute : dans le film votre personnage forme un couple étonnant avec celui de Mathilde Seigner.
O.G. : Dès la fin de notre première scène, Christian nous a dit 'C'est dingue, on a l'impression que vous avez toujours vécu ensemble.' Mathilde est quelqu'un de sincère et de franc dans la vie comme dans son jeu. Tout s'est fait naturellement. Leur couple est crédible. Ils ont une vraie simplicité sur les regards, les non-dits, les silences... Elle est très subtile, juste, elle apporte beaucoup à mon personnage et au film.
Linternaute : En mai fais ce qu'il te plaît est aussi un film de guerre très différent de ce qu'on a l'habitude de voir.
O.G. : On a souvent vu la guerre, elle a souvent été traitée de manière intéressante sur les officiers ou du côté politique. Par contre du côté de la population et de la ruralité, c'était une manière qu'on n'avait encore jamais testée au cinéma. La force de Christian c'est qu'il a voulu parler d'une histoire qu'il connaît avec des gens qui la portaient aussi. Les frères Dardenne disent 'On ne peut jamais aussi bien parler que de ce qu'on connaît'. C'était une force supplémentaire de Christian Carion.