"Omar m'a tuer" sur Arte : où en est l'affaire Omar Raddad ?
C'est une affaire judiciaire qui a défrayé la chronique depuis 1991, au point d'inspirer un film. Arte diffuse ce mercredi 20 septembre "Omar m'a tuer", drame revenant sur l'affaire Omar Raddad, principal suspect du meurtre de Ghislaine Marchal. Porté par Sami Bouajila ("Indigènes", "Braqueurs"), le long-métrage est sorti en 2010.
Le 24 juin 1991, après une disparition de 24 heures, Ghislaine Marchal est retrouvée morte dans la cave fermée de l'intérieur de sa villa sur les hauteurs de Mougins, dans les Alpes-Maritimes. Près du corps, on trouve deux inscriptions en lettres de sang : "Omar m'a tuer" et "Omar m'a t".
En conséquences, le jardinier de la victime, Omar Raddad, est inculpé, bien que ces inscriptions "bizarres", comportant une faute d'orthographe, aient interrogé la justice. Le mobile retenu est alors le besoin d'argent, même s'il a toujours clamé son innocence.
Omar Raddad a été condamné à 18 ans de réclusion criminelle en 1994. Deux ans plus tard, il bénéficie d'une grâce partielle accordée par Jacques Chirac.
D'autres analyses ADN mettent en doute la culpabilité d'Omar Raddad
Désormais âgé de plus de 60 ans, il continue de clamer son innocence et vivrait reclus chez lui auprès de sa famille à Toulon, nous apprenait Gala en 2021. Son avocate, Me Sylvie Noachovitch, demande depuis la révision du procès, sans succès.
Depuis, plusieurs autres pistes sont relevées par des détectives ou dans les médias qui mènent également l'enquête. En 2016, des analyses ADN des traces retrouvées sur deux portes et un chevron indiquent qu'elles appartiennent à quatre hommes, mais pas à Omar Raddad. Cependant, le parquet fait alors savoir qu'"il est possible qu'une empreinte, lors d'une manipulation ultérieure, ait pu être ajoutée ", notamment de la part de policiers ou journalistes.
Le dossier est rouvert fin 2021 après que de nouvelles analyses ADN effectuées en 2019 qui identifient un ADN masculin qui n'appartient pas au suspect localisé dans les traces de sang. Mais cette requête en révision est rejetée par la commission d'instruction de la cour de révision le 13 octobre 2022. L'avocate d'Omar Raddad a annoncé vouloir saisir la Cour européenne des droits de l'homme.