Les chatouilles sur France 2 : Andréa Bescond s'est inspirée de sa propre histoire
Le film à ne pas manquer au programme TV ce dimanche 1er octobre est, sans conteste, "Les chatouilles", diffusé sur France 2 à 21h10. Réalisé par Eric Metayer et Andréa Bescond, ce long-métrage s'inspire du drame vécu par cette dernière, même si le personnage principal ne porte pas son nom. Dans ce film dramatique, Odette, 9 ans, est victime de viol de la part de l'un des amis de ses parents sans qu'ils ne s'en rendent compte. Devenue adulte et danseuse, elle se bat contre les conséquences de ce traumatisme.
"Dès qu'il le pouvait, cet ami de mes parents m'a imposé pendant plusieurs années des séances de 'chatouilles' comme il disait", se souvient Andréa Bescond au micro de Marie Claire. "Quand nous dormions chez lui, il adorait me pénétrer avec ses doigts lorsque ses fils et mon frère étaient endormis. J'ai dû enfouir tout ça, inconsciemment, car je l'ai croisé souvent après. Je savais qu'il m'avait fait un truc, mais quoi ? Les souvenirs ont commencé à remonter quand j'ai eu des petits amis."
C'est alors qu'elle a 19 ans et qu'elle croise son agresseur dans la rue qu'elle a un flash et se souvient de ce qu'elle a subi. Andréa Bescond raconte au Monde sa "descente aux enfers" et plonge dans la drogue et l'alcool : "Je me sentais coupable d'avoir été complice de ça [...] Adulte, je m'en suis voulu et me le suis fait payer. Pour moi, j'étais une pute, je ne valais rien, mon corps ne valait rien, j'étais bête, méchante, vicieuse."
"Le déni familial est le deuxième traumatisme après le viol"
C'est lorsqu'elle a 24 ans que la danseuse et comédienne a décidé de porter plainte, lorsqu'elle a appris qu'il allait devenir grand-père. Trois ans plus tard, son agresseur est condamné à dix ans de prison, ayant agressé d'autres enfants. Il aura finalement passé sept ans derrière les barreaux.
"Le paradoxe, c'est qu'une partie de ma famille a remis en cause mon récit après le procès, se souvient Andréa Bescond toujours auprès de Marie Claire, même en ayant entendu aux assises les aveux de mon agresseur, qui a demandé pardon à mes parents. Le déni familial est le deuxième traumatisme après le viol. "
De ce crime et ses conséquences tant au niveau intime que familial, Andréa Bescond en a tiré une pièce autobiographique, "La danse de la colère", écrite en 2014. Suite au succès de la pièce, elle est adaptée en film, sorti en 2018 et aujourd'hui diffusé sur France 2.