"Andy Serkis nous a gracieusement passé le flambeau" : le réalisateur du nouveau film "La planète des singes" se confie
L'affrontement entre les Singes et les Humains est loin d'être terminé. Ce mercredi 8 mai 2024, les spectateurs peuvent découvrir un nouvel épisode de la franchise de science-fiction, La Planète des Singes : Le Nouveau Royaume. Plus de deux cent ans après la mort de César (Andy Serkis), qui a libéré les primates de l'oppression des humains, de nouveaux clans sont nés et les humains sont revenus à l'état sauvage. De nouveaux personnages vont devoir trouver leur voie dans un monde où l'enseignement de César est oublié, voire détourné.
C'est le réalisateur Wes Ball, qui a travaillé sur la franchise Le Labyrinthe, qui a été chargé de mettre en scène ce nouvel opus d'une franchise toujours populaire plus de 55 ans après son premier épisode. Entre respect de l'héritage de la saga et de ses codes et construction de nouveaux personnages et de nouveaux enjeux, le défi était de taille pour le cinéaste. Nous l'avons rencontré avant la sortie du film, ce mercredi 8 avril.

Au début, je ne pensais pas que c'était nécessaire (rires), jusqu'à ce que nous arrivions à une idée que je trouvais suffisamment intéressante pour porter un nouveau film. Nous avons beaucoup travaillé pour que notre histoire soit indépendante des précédents films. On voulait débuter une nouvelle histoire qui ne répète pas les épisodes précédents. Mais nous avons quand même essayé de respecter et d'honorer cet héritage : nous évoluons toujours dans le même univers que celui de César, et lui-même est un personnage qui plane toujours spirituellement sur l'intrigue.
"On voulait débuter une nouvelle histoire qui ne répète pas les épisodes précédents."
L'avenir nous dira si le public est d'accord ou non, mais nous pensons avoir trouvé le bon équilibre. On retrouve l'ADN des précédents films, mais nous avons quand même pu écrire un nouveau chapitre de cette franchise de 10 films sortis sur une période de 55 ans.
Ce serait certainement l'aspect technique de la réalisation du film. Un film est toujours difficile à réaliser : c'est toujours compliqué d'écrire un scénario, de le rendre fonctionnel et cohérent, de préparer le film, le tourner, le monter... Mais celui-ci était particulièrement complexe parce qu'on utilise la motion capture et de nombreux effets visuels. Je pense qu'il y a 15 à 16 000 plans au total dans le film, et seulement 30 d'entre eux ne comportent pas d'effets visuels. Ce qui est très différent des autres films de la franchise, dans lesquels il y avait plus de singes et plus de personnages humains. Ici, il n'y avait nulle part où se cacher.
"C'était un défi amusant... Mais aussi très difficile."
L'ampleur du travail sur La Planète des Singes : Le Nouveau Royaume était beaucoup plus importante, et c'était un vrai défi. C'était la première fois que je travaillais avec ces technologies, donc j'avais beaucoup à apprendre et c'était un défi amusant... Mais aussi très difficile.
Au bout du compte, les acteurs doivent arriver à un point où ils ne pensent plus du tout aux techniques de motion capture et où ils jouent simplement en étant sincères dans leurs scènes et honnêtes envers leurs personnages.
"Les acteurs ont été formés dans une sorte d'école des singes."
On a beaucoup travaillé pour arriver à cela : pendant six semaines environ, les acteurs ont été formés dans une sorte "d'école des singes". Ce n'était pas pour répéter les scènes, mais juste pour apprendre à s'asseoir comme un singe, à traverser la pièce comme un singe et à se comporter comme un singe. Jusqu'à ce que ça devienne tellement intuitif qu'ils n'aient pas à y penser sur le plateau. Une fois le tournage commencé, il fallait simplement tourner les scènes, travailler dur, être honnête et présent... et faire confiance en la technologie pour qu'elle capture chaque petit détail, afin que les équipes des effets spéciaux puissent ensuite accomplir le travail époustouflant qu'ils ont fait.

Avez-vous travaillé avec Andy Serkis (César) pour ce nouveau film ?
Oui, et il a été incroyablement généreux. C'était un peu notre "Parrain-Singe" sur le film. Il en sait tellement sur la motion capture, que ça soit avec le rôle de César, mais aussi de Gollum, King Kong et dans Tintin... Je lui ai demandé sur quoi je devais être vigilant, à quoi je devais réfléchir, ce qu'il pensait du script. C'était un excellent interlocuteur, honnêtement, il a été un vrai soutien. Je ne veux pas parler pour lui mais je crois qu'il avait le sentiment d'avoir raconté son histoire, et il nous a passé très gracieusement le flambeau en nous laissant aller de l'avant et en nous mettant en garde contre les petits écueils qu'il avait déjà découverts par le passé. Il était d'une valeur inestimable de cette manière et ne pouvait pas être plus généreux et gentil.