Dans les coulisses de Buzz l'Eclair avec le réalisateur et la productrice

Dans les coulisses de Buzz l'Eclair avec le réalisateur et la productrice Le réalisateur Angus MacLane et la productrice Galyn Susman se sont confiés sur Buzz l'Eclair, dernier film des studios Pixar en salles ce mercredi 22 juin 2022. Interview.

Buzz L'Eclair est de retour au cinéma ce 22 juin, cette fois-ci sans son compagnon Woody. Le personnage découvert dans la saga Toy Story a droit à son propre film. Mais ce n'est pas le jouet de Andy qui a droit à des aventures solo dans cette nouvelle production des studios Pixar. On découvre au contraire le long-métrage qui a donné envie à Woody de s'acheter le jouet Buzz l'Eclair. Le spectateur plonge alors dans une véritable épopée de science-fiction, avec de nombreux clins d'oeils à des classiques du genre, pour découvrir l'homme derrière le ranger de l'Espace. Le réalisateur Angus MacLane (Le Monde de Dory) et la productrice Galyn Susman (Toy Story 4) nous ont accordé une interview lors de leur passage au Festival du film d'animation d'Annecy pour évoquer la création de ce spin-off bien particulier. 

Qu'est-ce qui vous a inspiré l'envie de faire un film de Buzz l'Eclair, et surtout, pourquoi maintenant, alors que quatre films Toy Story sont déjà sortis ?

Angus MacLane (réalisateur) : J'ai toujours été intéressé par Buzz et j'ai toujours voulu en savoir plus sur son monde. Après avoir travaillé sur Le monde de Dory,  je me suis dit que ça serait amusant de faire un film d'action léger dans lequel on pourrait étudier l'histoire de Buzz l'Eclair. C'est de là qu'est venu l'envie de faire ce film.

Galyn Susman (productrice) : Et d'un point de vue technique et technologique, cela aurait été difficile de réaliser plus tôt un film d'animation et de science-fiction de cette ampleur.

Dans ce film, Buzz est un ranger de l'espace certes compétent, mais qui échoue, culpabilise et regrette ses actions, bien loin du héros de Toy Story. Pourquoi avoir choisi un tel parcours pour ce personnage ?

Angus MacLane : Buzz est si confiant, il fallait qu'on lui donne des épreuves émotionnelles. Il est persuadé de pouvoir tout faire et il a connu beaucoup de succès, comme un héros traditionnel. Il m'a semblé que le faire douter, avoir des regrets était une bonne manière de le faire avancer et de le faire évoluer. On s'attend à ce qu'il accomplisse sa mission. Qu'il fasse une erreur, c'est un contre-point parfait. C'était un bon conducteur émotionnel pour ce personnage.

© © 2022 Disney/Pixar. All Rights Reserved.

Le fait que ça soit un film de science-fiction animé, ce qui est assez rare aux Etats-Unis, a-t-il rendu le film plus compliqué à faire ?

Angus MacLane : C'est compliqué dans le sens où le monde que nous avons créé nous a donné beaucoup de travail. Il y avait beaucoup de finitions et d'éléments : les vaisseaux, les décors et les personnages ont un haut niveau de détails et de finitions. C'était en effet difficile, mais pas plus qu'un autre film d'animation non plus. Par contre, travailler à distance durant la Covid-19, ça, c'était compliqué.
 
Galyn Susman : Très compliqué, oui. Et nous étions dans un film où même pour les choses simples, comme les étoiles dans le ciel, rendent très différemment sur un moniteur et sur un écran. La première fois que nous sommes revenus au bureau, on a regardé ce que donnaient les étoiles et on avait l'impression d'avoir des balles de golf dans l'espace, c'était ridicule (rire). 

"On défend avec passion le fait que tous les enfants puissent se sentir vus et entendus dans nos films"

Ce film montre le premier baiser lesbien dans un film Pixar. Est-ce un acte politique de votre part ou est-ce que un choix scénaristique ?

Galyn Susman : Ce n'était pas un acte politique, non. A l'origine, c'était motivé par l'histoire : on ne voulait pas que la relation entre Buzz et Alicia soit romantique. Elle est sa mentor, sa meilleure amie, ils ont plutôt une relation frère-sœur. La façon de rendre tout ça le plus clair possible était de faire en sorte qu'elle ne soit pas intéressée par Buzz. Cela avait du sens d'un point de vue du scénario. Et évidemment, la représentation des minorités est importante pour nous. On ne cherchait pas nécessairement à faire un geste politique, mais on défend avec passion l'idée que tous les enfants puissent se sentir vus et entendus.

Vous avez pu entendre les voix françaises du film ?

Angus MacLane : non, malheureusement

Galyn Susman : on nous a dit qu'elles étaient très bien par contre !

Dommage... Vous recherchiez quelles qualités pour le doublage de Buzz l'Eclair ?

Angus MacLane : On voulait que le ton du film soit plus sérieux, dans l'esprit d'un film de science-fiction, mais avec un peu de d'humour. Donc on avait besoin que Buzz soit plus sérieux, capable d'être drôle, mais tout en étant un héros sérieux avec une palette d'émotions large. Chris Evans [la voix anglaise de Buzz, ndlr] était le meilleur choix pour ce personnage.

© © 2022 Disney/Pixar. All Rights Reserved.

Quel message souhaitez-vous que le public, et surtout les plus jeunes, retiennent de Buzz l'Eclair ?

Angus MacLane : Ce film parle d'un personnage coincé dans son passé. Buzz est obnubilé par l'idée de réparer le passé mais il ne vit pas dans le présent et il n'a pas de futur. Buzz l'Eclair nous rappelle qu'il ne faut pas oublier les gens qui nous entourent.

Galyn Susman : Buzz l'Eclair nous montre aussi qu'il ne faut pas suivre à tout prix le mythe du héros. Régler les solutions par soi-même sauver tout le monde en un claquement de doigts, c'est un mythe. Ce n'est pas comme ça que l'on se souvient des grands leaders de notre histoire. Les héros sont ceux qui nous inspirent à faire mieux, à travailler pour le bien de tous, à créer une équipe et à apprécier ce que chacun peut apporter.

Peut-on espérer une suite ?

Angus MacLane : Je ne sais pas... (rires)

Mais vous aimeriez faire un second film sur Buzz l'Eclair ?

Angus MacLane : Pourquoi pas, je suis ouvert à cette idée. Mais il faudra étudier les différents paramètres, 5 ans sur un même film, c'est long.