Roman Polanski relaxé dans son procès en diffamation contre Charlotte Lewis

Roman Polanski relaxé dans son procès en diffamation contre Charlotte Lewis A quelques heures du lancement du Festival de Cannes, Roman Polanski a été relaxé pour diffamation ce mardi 14 mai 2024. L'actrice le poursuivait après qu'il ait qualifié les accusations de viols qu'elle avait proférées à son encontre de "mensonge odieux".

L'affrontement judiciaire qui opposait Roman Polanski à l'actrice Charlotte Lewis s'est achevé ce mardi. Le réalisateur, qui sort demain son dernier film The Palace, a été relaxé par le tribunal correctionnel de Paris dans le procès pour diffamation qui l'opposait à l'actrice britannique Charlotte Lewis. Âgée de 56 ans, elle le poursuivait en diffamation après qu'il ait qualifié les accusations de viols qu'elle avait faite à son encontre de "mensonge odieux", dans une interview à la presse en 2019.

Charlotte Lewis a annoncé son intention de faire appel. Pour rappel, l'actrice britannique l'avait publiquement accusé, en 2010, de l'avoir violée en 1983, sur le tournage du film Pirates, alors qu'elle était âgée de 16 ans. Roman Polanski n'est donc pas jugé pour les faits de viols, mais pour diffamation pour les propos qu'il a tenu dans cette interview à Paris-Match en 2019. 

Roman Polanski absent du procès

En interview au Parisien avant le procès qui s'est tenu en mars dernier, Charlotte Lewis estimait avoir été victime d'une "campagne de diffamation", ce qui, selon elle, "a été bien pire" que le viol, "parce que la diffamation me fait souffrir chaque jour depuis quatorze ans (...] C'est comme si je vivais un cauchemar dont je ne pouvais pas me réveiller". La comédienne assure que, depuis, elle a développé un syndrome post-traumatique, elle a fait une dépression nerveuse et a été blacklistée en tant qu'actrice.

L'avocate de Roman Polanski, Me Delphine Meillet, avait déclaré à l'AFP que son client "a le droit de se défendre publiquement" face aux accusations, tandis que le conseil de Charlotte Lewis, Me Benjamin Chouai, estimait que "salir, discréditer, diffamer, ça fait partie intégrante du système Polanski". Le cinéaste n'était pas présent au moment du procès, le 5 mars dernier.

Bataille médiatique

En décembre 2019, Roman Polanski avait été interrogé sur cette affaire par le magazine Paris Match. Il avait alors qualifié les propos de l'actrice de "mensonge odieux" : "Voyez-vous, la première qualité d'un bon menteur, c'est une excellente mémoire. On mentionne toujours Charlotte Lewis dans la liste de mes accusatrices sans jamais relever ses contradictions".

En substance, il fait référence à une interview qui avait été republiée dans le tabloïd News of the World, dans lequel l'actrice disait se prostituer à l'âge de 14 ans et qu'elle voulait "devenir la maîtresse" de Polanski. Elle a depuis contesté cette interview, mais la parole de la comédienne a été discréditée. Interrogé sur les raisons qui auraient pu pousser Charlotte Lewis de "l'accuser à tort", Roman Polanski avait alors répondu en 2019 : "Qu'est-ce que j'en sais ? Frustration ? Il faudrait interroger des psys, des scientifiques, des historiens, que sais-je".

En interview au Parisien en mars dernier, Charlotte Lewis avait répliqué en déclarant qu'elle avait dû faire face depuis 2010 à "des gens qui pensent que je me suis prostituée à l'âge de 14 ans, ce que je n'aurais jamais pu faire et que je n'ai jamais fait". Elle assure également que "Roman Polanski sait très bien que je n'ai jamais été ni une prostituée ni une menteuse. Je veux juste laver mon nom pour mon fils et ses futurs enfants".