Dominique Boutonnat condamné à 3 ans de prison pour agression sexuelle, il quitte le CNC

Dominique Boutonnat condamné à 3 ans de prison pour agression sexuelle, il quitte le CNC Le président du Centre national du cinéma a été condamné à trois ans de prison dont un ferme pour agression sexuelle sur son filleul. Il a annoncé quitter son poste.

Dominique Boutonnat, président du Centre national du cinéma, a été condamné à trois ans de prison (dont un ferme) pour agression sexuelle sur son filleul (avec lequel il n'a aucun lien familial) par le tribunal correctionnel de Nanterre ce vendredi 28 juin. L'institution judiciaire a estimé que les actes dont il était accusé allaient "particulièrement loin dans le cadre d'une agression sexuelle". 

Dominique Boutonnat, qui devra effectuer sa peine d'un an de prison à domicile avec bracelet électronique, a annoncé quitter son poste de président du CNC, nous apprend l'AFP. Il réaffirme dans ce message envoyé aux agents son "innocent" et annonce avoir fait appel du jugement. Il décide cependant de "cesser l'exercice de ses fonctions à compter d'aujourd'hui". L'interim de la présidence du CNC a été confié à Olivier Henrard, directeur général délégué.

Le filleul de Dominique Boutonnat, avec lequel il n'a aucun lien familial, l'accuse de l'avoir agressé en 2019, alors qu'il était âgé de 21 ans. Dans sa plainte consultée par l'AFP, il raconte que son parrain a tenté de le masturber après qu'ils se sont baignés nus dans une piscine avant d'ajouter qu'il aurait ensuite essayé de lui imposer une fellation. Dominique Boutonnat a toujours nié les faits et a reconnu seulement des "baisers consentis" et "des gestes d'affection qu'il a stoppés quand il a senti de la part de son filleul que ce geste aurait pu dégénérer en autre chose".

Un mandat renouvelé malgré les accusations

Malgré les accusations et sa mise en examen pour agression sexuelle en 2021, son mandat avait été renouvelé en 2022. En février dernier, Judith Godrèche s'était publiquement indignée devant le Sénat et avait demandé sa mise à pied : "Dominique Boutonnat est le président du CNC, une institution où les producteurs se rendent en rigolant parfois en se disant : 'C'est drôle, je vais aller faire une formation contre les violences sexuelles dans une institution dont le président est lui-même accusé de violences sexuelles'. C'est quoi cette blague ?"

L'institution assurait de son côté à l'AFP que "les faits allégués qui relèvent de la sphère privée, sont sans aucun rapport" avec l'exercice de ses fonctions dans le cadre du CNC. Rappelons que cette institution accorde non seulement des subventions aux productions françaises, mais se mobilise également dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles au sein du milieu.