.xxx : le porno a son moteur de recherche

.xxx : le porno a son moteur de recherche L'industrie pornographique est en train de devenir un véritable enjeu sur le Web. La gestion du nouveau nom de domaine ".xxx" pourrait rapporter gros.

Un moteur de recherche a été créé spécialement pour les sites pornographiques. C'est un américain, Stuart Lawley, PDG d'ICM Registry, qui a eu cette idée folle en créant "Search.xxx". Il annonce déjà plus de 21 millions de pages de contenus réservés aux adultes indexées. Loin d'être aussi léger qu'on peut le penser, l'enjeu économique est considérable. Google, passage quasi-obligé de tout internaute sur le Web, serait peu performant dans le domaine du sexe à cause du filtrage de certains contenus. A lui seul, le porno attire pourtant  13 % des recherches sur Internet. Le site Internet le plus consulté, LiveJasmin.com, séduit 32 millions de visiteurs par mois, soit 2,5 % des utilisateurs du Net à lui seul. Rien qu'aux Etats-Unis, les revenus liés aux contenus pornographiques sur le Web atteindraient plus de 10 milliards de dollars. Selon l'association "Internet engagement social et responsable (ICSR)", la pornographie rapporte 3 000 dollars (2 242 euros) de revenus par seconde...

ICM Registry a très vite compris le potentiel d'un tel marché. Quand la multiplication des noms de domaines a été actée en début d'année, la société a réussi à obtenir la gestion même des sites pour adultes. Autrement dit, tout site voulant s'enregistrer en ".xxx" (comme d'autres s'enregistrent en ".com", ".fr" ou encore ".org") devra passer par l'Américain. Une manière de capter cette incroyable manne et d'en conserver le monopole. ICM Registry vante ainsi son ".xxx" en estimant que ces sites accordent une attention toute particulière à la vie privée des utilisateurs grâce à une navigation anonyme et une interdiction des publicités intrusives. Ce que les sites en ".com" ne permettraient pas. Déjà 240 000 noms de domaines auraient été déposés. Et ICM force par sa démarche bien des sites "installés" à créer un site en ".xxx" pour éviter toute contrefaçon. Les plaintes remontent déjà du marché. Pire, en rassemblant les activités de registrateur et de moteur de recherche, ICM est accusé de conflit d'intérêt. Affaire à suivre.

EN VIDEO - Depuis plusieurs années, on parle de la "banalisation du X" dont le principal vecteur serait Internet.