Aaron Swartz : le mystérieux suicide d'un héros du Web
Il avait fêté ses 26 ans le 8 novembre dernier. Aaron Swartz s'est donné la mort dans son appartement de New-York le 11 janvier dernier, par pendaison. Une fin violente pour le génie américain d'Internet, qui a provoqué un vif émoi outre-Atlantique. Qui était ce jeune homme, pas forcément connu du grand public français ? Aaron Swartz était à l'origine de nombreux sites et outils du Web. Au rang desquels le site Reddit, dont il était le cofondateur, ou le format RSS, auquel il a contribué à l'âge de... 14 ans. Sans oublier son implication pour la création de la licence Creative Commons. Un véritable génie du Web, donc.
Avec un tel parcours, couronné de succès, pourquoi un tel geste funeste ? Pour ses proches, pas de doute, ce suicide est la conséquence des poursuites qui pesaient sur le jeune homme. Pour eux, il s'agit du "résultat du système judiciaire où l'intimidation et les poursuites excessives sont monnaies courantes". En cause, "les décisions prises par le bureau du procureur et le MIT" qui auraient, selon ses proches "contribué à sa mort". Quelles menaces pesaient sur Aaron Swartz ? Il risquait 35 années de prison et un million de dollars d'amende, accusé d'avoir dérobé des millions d'articles scientifiques et littéraires sur un service d'archivage en ligne de publications universitaires et scientifiques, normalement accessibles par abonnement. En 2011, il avait en effet téléchargé ces documents depuis un ordinateur du Massachussetts Institute of Technology (MIT). Et risquait pour cela "une peine de prison plus sévère que des tueurs, des trafiquants d'esclaves et des braqueurs de banques" pour Ian Millhiser, du CAPAF (Center for American Progress Action Fund). Aaron Swarz devait comparaître pour ces faits en avril prochain.
Les poursuites lancées contre Aaron Swartz ne constituent peut-être pas la seule et unique cause de son suicide. Aaron Swartz avait déjà évoqué son état dépressif par le passé. Mais, quelles que soient les raisons précises de son geste, la mort soudaine de ce prodige du Web a déjà lancé un débat sur les lois américaines relatives aux délits informatiques.
