Wolfenstein Youngblood : un ballet de casse-nazi, le test

Wolfenstein Youngblood : un ballet de casse-nazi, le test WOLFENSTEIN YOOUNGBLOOD - Si vous cherchez de quoi vous défouler cet été, poser votre cerveau et exploser celui des nazi vous faisant face, vous avez choisi le bon jeu.

[Mise à jour le 25 juillet 2019 à 14h05] On peut remonter assez loin pour trouver les origines de Wolfenstein, jeu considéré comme le père du FPS. La licence a vécu son reboot modernisant avec "New Order" en 2014. "The New Colossus", le suivant, a été plutôt bien reçu en 2017, et appelait bien évidemment à une suite. Mais cette suite est arrivée avec une nouveauté étonnante, qui a longtemps laissé penser que Youngblood serait plus un spin-off qu'un réel Wolfenstein. L'histoire présente deux jeunes femmes, filles du légendaire BJ Blazkowicz, qui doivent partir à sa recherche lorsqu'il disparaît en 1980 pendant une mission dans un Paris alors sous occupation nazie.

A la recherche du scénario perdu

Le jeu nous plonge très vite dans l'action, et nous distille son histoire dans un premier temps via des flashbacks en fin de missions, avant de nous mettre en scène le Paris nazi des années 80 puis… plus grand chose. Le scénario disparaît aussi vite que Blazkowicz.  A partir du moment où vous avez le pitch de base selon lequel vous devrez aller prendre d'assaut trois tours bien gardées, plus de cinématiques avant un moment, simplement du lore à récupérer un peu partout sous forme d'objets à collectionner, et des dialogues sans grande saveur avec les PNJ de votre base d'opération. Ces derniers ont en revanche l'avantage de disposer d'histoires intéressantes pour qui souhaite vraiment se plonger profondément dans l'univers, et leurs noms typiquement français ont un certain charme. Point bonus pour le fait de pouvoir jouer à Wolfenstein dans Wolfenstein. Mais si, Wolfenstein 3D sur borne d'arcade, avec un système de High-score en commun avec vos contacts.

Improvise. Adapt. Overcome

Une fois l'histoire mise en place, vous voici lâché dans un Paris semi-ouvert rempli d'ennemis plutôt variés, vous demandant de vous adapter à chacun d'entre eux pour pouvoir les vaincre. Il y a deux types de barres de vie, et deux types d'armes, chacune étant adaptée à un type d'ennemi bien évidemment. Vous avez un panel d'armes assez conséquent à votre disposition, et vous pouvez toutes les personnaliser pour changer leurs statistiques. Certaines sont toutefois beaucoup plus utiles que d'autres, et vous n'aurez parfois jamais l'occasion d'en utiliser certaines. Hormis cela, la difficulté lorsque vous affrontez des ennemis n'est pas forcément au rendez-vous. Le principal danger vient surtout de leur nombre, et votre coéquipier n'aura aucun mal à vous relever assez vite si vous perdez votre quantité astronomique de PV. Tout cela est bien évidemment pensé pour se rapprocher du Fast-FPS et permettre aux tête brûlées de se jeter dans la mêlée pour défourailler à 360° sans craindre de retour de flamme trop brutal, ce qui rend l'action fluide et sans trop de coupures. Le tout est accompagné d'un plaisir non négligeable d'exploser des officiers nazis ou des membres de la Gestapo.

RPG, FPS... On ne sait pas sur quel pied danser

En effet, qui dit monde semi-ouvert à parcourir et re-parcourir en boucle, dit bien évidemment niveaux de progression. Et c'est là qu'arrive la principale difficulté du titre : les blocages dans la progression via un système de niveaux. Ces niveaux vous donnent accès à des capacités passives et actives, ainsi qu'à des améliorations de dégâts. Et il est primordial de monter ces niveaux sous peine de se retrouver bloqué dans votre progression. En effet, comme énoncé précédemment : l'objectif principal est de prendre d'assaut trois tours très lourdement gardées. Là-bas, les ennemis sont d'un niveau très supérieur au vôtre et vous abattront généralement en un coup, en plus de supporter en moyenne 200 à 300 balles chacun lorsque vous les rencontrer au niveau 15. C'en est plutôt frustrant car si le titre est avant tout un FPS, le jeu semble mettre devant vos yeux un panneau Stop digne d'un RPG pour vous forcer à explorer son monde, créé avec soin. Non que l'exploration soit désagréable en soi, mais la différence brute entre les ennemis classiques et les gardes des portes est si colossale qu'elle en devient un peu risible. Mention spéciale au niveau dans les égouts. En effet, si l'action est cantonnée à la rive gauche et est réduite à quelques quartiers, vous pourrez naviguer entre les quartier via le métro parisien, qui est étrangement sécurisé pour les besoins de l'intrigue, et de la mécanique de jeu de voyage rapide. Si prendre le métro vous est inaccessible en revanche, vous pourrez opter pour les égouts. Le niveau est labyrinthique et vous offre l'accès à toutes les zones du jeu, mais vous plonge dans l'obscurité totale, qui vous empêchera de vous battre hormis si vous tenez votre lampe torche, et donc utilisez uniquement votre arme de poing. Cela engendre un feeling très proche de la saga Métro dans ce niveau, et c'est dommage qu'on ne le retrouve pas ailleurs.

Se coaliser pour Paris, libérer

Mais cette volonté de ne pas trop se reposer sur l'ambiance mais plutôt sur une nervosité du gameplay de tout instant est parfaitement compréhensible quand on se rappelle que le jeu est pensé pour être joué à deux. Munissez-vous donc de votre meilleur compagnon de jeu pour accomplir vos missions, car vous passerez clairement un bon moment. En solo, en revanche, l'IA de votre allié le rend complètement dispensable, n'ayant que peu de présence. Il aura pour seule utilité d'encaisser des centaines de balles pour pouvoir vous relever, et ce uniquement si vous lui en donnez l'ordre. L'IA justement est loin d'être au top. Si elle ne vise pas trop mal, les ennemis que vous avez en face de vous vont rarement vous mettre en difficulté par leur positionnement. Ils vous foncent généralement dessus alors que vous leurs videz un chargeur à la figure. Dans ces cas là, seuls les sacs à PV représenteront une réelle difficulté (encore que l'attaque au corps à corps soit très très puissante).

Points positifs

  • Coopération
  • Nerveux, proche du Fast-FPS
  • Ennemis variés
  • Monde semi-ouvert fourmillant de détails
  • Personnalisation des armes poussée
  • Ambiance au top
  • On peut jouer à Wolfenstein dans Wolfenstein
  • Très bien optimisé sur PC

Points négatifs

  • Peu de difficulté, hormis si les ennemis ont 10 niveaux de plus que vous
  • Les ennemis les plus coriaces sont simplement des sacs à PV
  • Une IA un peu faiblarde
  • Longévité un peu simulée via les objets à collectionner et les blocages de progression
  • Un scénario un peu mis de côté pendant les premières heures de jeu

Digne héritier des opus précédents, Youngblood amène deux nouveautés : un monde semi-ouvert avec un système de quêtes, mais aussi la coopération multijoueur, pour laquelle il est fortement conseillé d'avoir un autre joueur humain. Si l'on oublie la faiblesse de l'IA, il est très plaisant de foncer dans le tas, jusqu'à ce qu'on bute sur un mur fait de niveau de personnage qui vous bloque volontairement dans votre progression. Une fois cette frustration dépassée, le jeu devient un vrai défouloir, toujours aussi plaisant dans la veine des derniers Wolfenstein.

En savoir plus

La censure de Wolfenstein

Sans être une censure absolue, celle que Wolfenstein a subi était plus insidieuse, puisqu'il s'agissait de supprimer les références au nazisme et à Adolf Hitler tout au long du jeu, alors même que le Führer dystopique était capital dans l'intrigue. Mais cette année, l'Allemagne ne censurera pas cette symbolique, grâce à un assouplissement dans les règles de censure intervenu en 2018. Le jeu sera toujours disponible avec une version sans croix gammées, puisque Bethesda s'y était préparé, mais l'Allemagne n'interdira pas la commercialisation de la version internationale du jeu.

Quelle date de sortie pour Wolfenstein Younblood ?

Dévoilé à l'E3 2018, Wolfenstein Youngblood a eu le droit à une fenêtre de sortie en 2019. Depuis, la date a été précisée et il est possible d'acheter le jeu sur PC, Xbox One, PS4 et Switch. Les bonus habituels  La date de sortie définitive du jeu a été annoncé pour le 26 juillet 2019.

Trailer de Wolfenstein Youngblood.

Le dernier trailer en date est le trailer de lancement, et résume sommairement l'histoire des jeux précédents pendant les 40 premières secondes avant de nous jeter dans l'action a grand renfort de musique synthé typique des années 80 et du thème retro-futuriste du jeu.