Test The Plucky Squire : quand 2D et 3D se mêlent dans un concentré de créativité

Test The Plucky Squire : quand 2D et 3D se mêlent dans un concentré de créativité Après qu'il a fait sensation lors de son annonce au Summer Game Fest, nous avons pu mettre la main sur "The Plucky Squire" pour vous livrer notre test complet du jeu.

Dévoilé durant la Summer Game Fest de 2022, le jeu “The Plucky Squire” (ou “Le Vaillant Petit Page” en VF) a rapidement fait sensation. Le titre s’est tout d’abord affiché comme un petit jeu en vue du dessus avec fortes inspirations du premier “Legend of Zelda”. Une idée qui s’annonçait déjà sympathique, mais qui a ensuite surpris toute son audience lorsque le personnage principal est sorti de l’écran pour s’afficher en 3D.

Il n’en fallait pas plus pour susciter l’intérêt de nombreux joueurs désireux d’essayer “The Plucky Squire”. Disponible à partir de ce 17 septembre, le jeu a pu passer entre nos mains pendant quelques jours en exclusivité et nous a clairement surpris par son imagination, mais quelque peu frustré par sa facilité.

Le récap de notre test de "The Plucky Squire" sur PC
  • Un savoureux mélange d'idées créatives qu'il s'agisse des niveaux en 2D ou en 3D.
  • Des énigmes bien pensées qui mettent en avant les interactions entre la BD et le monde réel.
  • Un univers avec des personnages drôles et attachants.
  • Durée de vie correcte, surtout si on compte ramasser tous les collectibles.
  • Un jeu d'une facilité déconcertante notamment pour les plus gros gamers.
  • Grosses chutes de framerate sur Steam Deck dans les dernières heures de jeu.
© Linternaute / Julian Madiot

Une épée, un crayon et des idées

“The Plucky Squire” débute comme de nombreux petits jeux d’aventure. Nous y faisons la connaissance de Laius, un petit page déjà doté d’un bel historique puisque considéré comme un héros dans sa région. Ce dernier est également accompagné de son mentor, le sorcier Barbelune et de ses deux amis d’enfance, la magicienne Violette et le troll Crash. Ensemble, les trois compères déjouent fréquemment les plans du machiavélique Ragecuite.

Vous l’aurez vite compris, le but de “The Plucky Squire” est donc d’empêcher le sorcier Ragecuite de faire des siennes. Mais alors que vous et vos amis partez pour le confronter comme à votre habitude, le sombre magicien utilise un nouveau pouvoir… Qui vous éjecte de votre livre ! Et oui, notre héros n’est donc qu’un personnage d’une bande-dessinée et il va désormais falloir alterner entre notre livre du “Vaillant Petit Page” et le bureau de la vie réelle pour progresser et stopper les machinations du sorcier Ragecuite.

Les premières heures de jeu sont d'une facilité déconcertante, mais posent les bases de l'histoire. © Devolver / Linternaute / Julian Madiot

Une histoire assez surprenante donc et qui prend le temps de se mettre en place dans les premiers chapitres qui délimitent l’aventure du jeu. Si les premières heures s’avèrent très enfantines, la découverte d’un autre autre monde permet d’ouvrir le champ de possibles en matière de narration, mais également de gameplay.

Un gameplay en 3D mais sur deux tableaux

Disons-le directement : les premières heures de “The Plucky Squire” ne sont pas passionnantes et ont tout d’un jeu vidéo pour les plus petits. Laius est capable de sauter, de rouler, de porter des objets et de frapper avec son épée. La pure base d’un jeu qui s’inspire des “Zelda” en vue du dessus donc. Les énigmes sont basiques et les ennemis restent peu nombreux et ne représentent pas réellement une menace quelconque. Un sentiment qui se retrouve heureusement balayé après les premiers chapitres du jeu.

Le véritable concept de “The Plucky Squire” tient davantage dans le fait que votre personnage, Laius, est capable de sortir de son livre de dessins pour s’aventurer en 3D dans le monde réel. Si les premières heures passées à jour avec ce pouvoir s’avèrent assez classiques, les vraies bonnes idées du studio All Possible Futures se dévoilent petit à petit. En plus des combats contre les gobelins, chauve-souris et autres monstres du sorcier Ragecuite, vous trouverez toutes sortes d’énigmes faisant appel à votre déduction et la possibilité d’alterner entre le livre du “Vaillant Petit Page” et le monde réel. Vous avez besoin d’un objet lourd pour activer un interrupteur au sol ? Vous pourrez sortir pour aller chercher un dé sur le bureau dans la vie réelle et l’utiliser dans le livre.

Jouer avec les mots du livre permet de débloquer de nouveaux chemins ou venir à bout d'obstacles. © Devolver / Linternaute / Julian Madiot

La meilleure illustration de la connexion entre le livre et le monde réel vient très certainement des mots. Les cinématiques de “The Plucky Squire” sont contées par un narrateur externe à l’aventure et dont les mots s’inscrivent sur les pages du livre. Après avoir progressé quelques heures dans le jeu, Laius obtient le pouvoir de manipuler ces mêmes mots afin de les assembler et les désassembler. Imaginons une page du livre avec les mots “Laius arriva devant une grotte fermée” d’inscrits dessus. Il est alors possible de retirer le mot “fermée” du livre et de le remplacer par d’autres que vous pourrez trouver sur d’autres pages. Ici, vous aurez notamment pour objectif de trouver un mot “ouvert” pour débloquer l’accès à la grotte.

Cette créativité dispose cependant de limites. S’il est toujours possible de s’amuser un peu avec les mots proposés (comme transformer un bloc en fromage au lieu d’en faire un bloc lumineux comme l’exige le jeu), les possibilités restent tout de même limitées aux quelques mots que vous trouverez dans les alentours.

Ces concepts de jouer avec le livre du “Vaillant Petit Page” vont alors diriger l’intégralité de votre aventure dans “The Plucky Squire”. Mieux encore : les développeurs multiplient les séquences de gameplay inédites comme lorsque vous croisez une carte clairement inspirée de Magic The Gathering sur le bureau de la vie réelle et affrontez le personnage représenté dessus dans un combat au tour par tour. “The Plucky Squire” a tendance à dévoiler par moments de nouvelles mécaniques qui s’avèrent rafraîchissantes et cassent le rythme parfois un poil redondant du titre. Dommage que ces dernières ne reviennent que très peu durant l’aventure.

"The Plucky Squire" s'amuse fréquemment à changer son gameplay pour des séquences uniques. © Devolver / Linternaute / Julian Madiot

Des graphismes à ne pas se voir en peinture

Les graphismes de “The Plucky Squire” sont donc divisés en deux catégorie : des dessins 2D en vue du dessus et des modèles 3D sur le bureau de la vie réelle. Chacun, à sa façon, s’avère être une grande réussite.

Les niveaux en 2D dans le livre du “Vaillant Petit Page” regorgent de vitalité. Les mouvements sont fluides et les personnages bien animés. On aura un grand plaisir à parcourir les différents biomes disponibles afin d’y découvrir la faune locale, mais surtout ses personnages loufoques et parfois inspirés d’autres oeuvres d’art. Mention spéciale à l’une des villes du jeu qui regorge de PNJ inspirés par Van Gogh, Frida Khalo, Mona Lisa et d’autres grands noms. On ressent dans les graphismes et les inspirations du jeu, un certain amour pour l’Art de la part des développeurs.

L'univers de "The Plucky Squire" est rempli de personnages aussi drôles qu'intéressants à découvrir. © Devolver / Linternaute / Julian Madiot

Le monde en 3D est un peu plus sage. Forcé de représenter le réel, cette partie du jeu surprend davantage par ses mécaniques qui jouent avec les objets du quotidien que par leurs représentations elles-mêmes. Les graphismes restent cependant très corrects, notamment lorsque viennent s’ajouter quelques jeux de lumière durant la nuit ou que votre personnage devient capable de gagner en mobilité pour explorer de nouvelles zones. Reste un petit sentiment de “je-ne-sais-quoi” qui nous dicte que ce monde réel pourrait nous surprendre davantage par moments.

L’autre petit souci avec “The Plucky Squire”, c’est que, par moments, on ne sait pas trop sur quel pied danse le jeu. Si les premières heures s’avèrent d’une facilité déconcertante et dignes d’un jeu pour les plus petits, certaines énigmes et affrontements de boss vont clairement faire triturer les méninges de ces derniers et on les imagine assez mal les réaliser sans une aide extérieure. Heureusement, “The Plucky Squire” dispose d’une multitude d’options d’accessibilité pour réduire artificiellement la difficulté du jeu. Deux modes sont notamment disponibles lorsque vous lancez votre première partie : aventure et histoire selon que vous souhaitez aborder le titre normalement ou en baissant la difficulté globale. Si cela ne suffit pas, les options disposent également d’options comme l’invincibilité pour le personnage principal ou l’affichage plus clair de certains objectifs.

De multiples options d'accessibilité sont proposées. © Devolver / Linternaute / Julian Madiot

Une durée de vie plus longue qu’un conte de fées

Les développeurs ont indiqué que “The Plucky Squire” disposait d’une durée de vie allant de 8 à 10h pour l’aventure principale. Le jeu étant relativement simple à parcourir, nous sommes parvenus à bout de l’histoire en un peu plus de 8h.

“The Plucky Squire” dispose cependant de plusieurs collectibles à ramasser avec notamment les galeries d’art du jeu qui représentent plusieurs ébauches du titre durant son développement. Ces artworks s’avèrent également intéressants à consulter grâce aux petits commentaires des développeurs qui les accompagnent. Il est également possible de trouver de petits bonhommes bien cachés dans certains niveaux, mais surtout de débloquer de nouveaux pouvoirs et améliorations pour Laius. L’ensemble de ces collectibles reste cependant assez facile à dénicher et cela devrait conférer quelques petites heures de durée de vie en bonus. Comptez donc un maximum de 10 à 14h pour platiner “The Plucky Squire”.

Réunir l'ensemble des collectibles et pouvoir de Laius vous demandera quelques heures de jeu supplémentaires. © Devolver / Linternaute / Julian Madiot

Notre conclusion au test de “The Plucky Squire”

Nos attentes envers “The Plucky Squire” étaient assez élevées. De son tout premier trailer aux dernières bandes-annonces, le jeu avait largement attisé notre curiosité et il ne nous a pas déçu.

Le titre est un enchaînement d’idées créatives qui jouent sur deux idées principales : l’alternance 2D/3D et le monde de la bande-dessinée. Le premier point s’avère plutôt réussi même si les niveaux en trois dimensions sont souvent en deçà de leurs homologues en 2D. On retiendra davantage les passages ancrés dans la BD du “Vaillant Petit Page” d’autant que ces derniers représentent les ¾ du jeu et disposent souvent des meilleurs passages.

S’il fallait réellement trouver quelques défauts à “The Plucky Squire”, nous pourrions noter quelques soucis d’optimisation sur Steam Deck (bloquant notre progression) ainsi qu’une certaine facilité pour les habitués aux jeux d’aventure.