Faut-il acheter du Bordeaux 2010 ?

Quelques jours après la publication des notes de Robert Parker du millésime 2010, une certaine effervescence s’installe sur le marché des grands crus. Bordeaux attendait avec impatience le verdict du critique américain et redoutait que le millésime chéri des producteurs bordelais ne lui déplaise. Il faut dire qu’en janvier dernier, les vins s’étaient refermés et étaient particulièrement difficile à la dégustation. Analysons ici les notes accordées aux Grands Crus et son impact sur les prix.

Au sommet de la pyramide 2010, 10 châteaux !
Parmi ce top 10 on retrouve Petrus, Le Pin, Cheval Blanc, Latour, Haut-Brion et le désormais inévitable Pontet-Canet (mon préféré). Les surprises viennent des châteaux Le Dôme, Beauséjour Duffau-Lagarosse et surtout Pape Clément. C’est la première fois que le fleuron de Bernard Magrez s’invite sur la plus haute marche du podium : une récompense bien méritée tant l’exigence absolue en matière de qualité règne sur les équipes du château. Un nouveau succès pour Michel Rolland, le flying wine-maker et œnologue-conseil de la maison Magrez. Un joli cadeau pour l’appellation Pessac-Leognan qui ne demande qu’à faire briller ses illustres domaines et convaincre le monde entier.



Une hiérarchie plutôt respectée
Si l’on considère les châteaux ayant reçu la note de 98 et plus, on retrouve 33 châteaux qui pour l’ensemble font partie de la famille des Premiers Grands Crus et de ce qu’on appelle maintenant les Super Seconds. Cette nouvelle hiérarchie semble se confirmer.
Dans cette classe d’élite, on retrouve cette année une majorité de vins de la rive droite puisque 18 des 33 sont issues des appellations Saint-Emilion et Pomerol. Preuve en est que nous sommes en face d’un vrai millésime de garde.

Un millésime exceptionnel
Ce n’est pas moins de 84 châteaux qui finalement vont recevoir une note supérieure ou égale à 94/100. Cela confirme que Robert Parker aurait apprécié à sa juste valeur les échantillons soigneusement préparés par les châteaux. "Nous sommes en face d’un nouveau millésime tout autant exceptionnel que 2000, 2005 et 2009."
Dès lors, les propriétaires de Grands Crus vont pouvoir affiner leur stratégie de prix. Tout laisse à penser qu'ils vont flamber à nouveau, alors que les tarifsde sortie en primeurs étaient déjà élevés. Même si cela se produit, il n’est pas question de laisser passer ce millésime exceptionnel et de ne pas en mettre en cave.
Dans ces conditions, il peut être sage de choisir des vins dont la note serait compris entre 94 et 96, et dont les prix seraient situés entre 64 euros et 135 euros. Dans cette fourchette, plusieurs excellents rapport qualité-prix sont envisageables comme les châteaux Talbot, Léoville Barton, Beychevelle, Rauzan-Ségla, Domaine de Chevalier ou encore Canon La Gaffelière.