Faut-il investir dans le vin ?
Par ces temps troublés où la lecture de la bourse devient de plus en plus complexe, l’investissement dans le vin apparaît comme une solution de repli attractive. Il est vrai que les cours n’ont cessé de progresser ces dernières années. Essayons de comprendre pourquoi et comment investir dans le vin.
Pourquoi les cours du vin se sont-ils appréciés ?Entre 2000 et 2010, le cours des Grands Crus de Bordeaux s’est apprécié de plus de 10% en moyenne chaque année. Plusieurs indices permettent de mesurer la progression globale des cours en retenant un panier moyen. Parmi ces indices citons Live-ex. La progression des cours depuis Mars 2010 s’est fortement accélérée. 4 facteurs majeurs influent sur les mécanismes du marché :
- Phénomène de rareté. La production des grands châteaux bordelais ainsi que des produits installés dans la côte est limitée. Chaque propriété dispose d’une surface productive déterminée, difficile à étendre. La production varie suivant les millésimes.
- Progression de la demande. Avec l’émergence et le développement économique rapide de la Chine, de l’Inde, du Brésil et de la Russie dans les années 2000, apparaît une population croissante de millionnaires demandeurs de ces produits.
- Effet luxe : les grands vins sont associés à un Art de Vivre que les Européens ont su développer depuis des siècles. Le faste exceptionnel des châteaux Bordelais est un décor rêvé pour mettre en scène ce qui est devenu un produit de luxe. Le Château Cheval Blanc vient de se doter d’un magnifique Chai aux lignes modernes et épurées.
- Organisation des marchés. L’offre est remarquablement organisée et marketée par des châteaux faisant désormais partie intégrante des spécialistes du monde du luxe. Les groupes LVMH, Pinault, les familles Rothschild se disputent les plus beaux domaines. En aval, la corporation des Négociants Bordelais et l’Union des Grands Crus de Bordeaux ont une maîtrise totale sur le négoce. Enfin, la demande mondiale s’organise avec des relais à Londres et Hong Kong, qui, en l’espace de 2 ans, est devenue la principale source d’approvisionnement de Grands Crus dans le monde, en instituant le principe de la taxe zéro.
Analyse récente du marché
Si les Chinois ont découvert massivement les Grands Crus de Bordeaux à partir de 2006, ils ont très vite compris l’intérêt d’investir dans ce qui allait devenir un antidote à l’inflation locale (l’un des principaux fléaux sous-jacent de la forte croissance économique). Les prix de sortie des vins en primeurs 2007, puis 2008 leur ont donné raison. Les prix ont chuté sur ce produit de luxe. Il ne fallut pas attendre longtemps pour que la nouvelle se propage.
Puis le millésime 2009 fût annoncé comme l’un des millésimes du siècle avec des prix en forte hausse (+35%) et s’ensuivit alors la sortie du millésime 2010, avec des prix encore plus élevés en rive gauche (de 25 à 40% suivant les appellations), et ce malgré les préconisations du célèbre critique américain Robert Parker. Dans le courant de l’année 2011, quelques signes de ralentissement de la croissance économique surviennent en Chine avec toujours une vive inflation. Depuis août 2011, les indices des Grands Crus de Bordeaux ont chuté de près de 10%. Le marché s’est contracté.
Il semblerait que la bulle spéculative soit en train de se dégonfler. Quelles sont les perspectives du marché ?
Quels sont les vins porteurs de plus-values ?
Pour nous, les 1ers Grands Crus de Bordeaux et notamment les Lafite-Rothschild, Mouton-Rothschild, Latour, Cheval Blanc, Petrus accuseraient un rééquilibrage et une pause dans l’évolution des cours. On peut se demander si à court terme ces produits sont encore porteurs de marge. Or ce sont principalement eux qui composent les indices. Il faudra suivre avec attention le marché chinois dans lequel il reste encore de très nombreux millionnaires à séduire. La courbe du taux de pénétration de ce marché est loin d’avoir atteint son point d’inflexion.
S’agissant des 2èmes Grands Crus classés, les prix de sortie du millésime 2010 ont été certes très élevés, mais restent encore attractifs. Le Château Beychevelle a joué d’un fort engouement en Chine et reste à présent introuvable.
Il reste encore cependant de très belles opportunités de plus-values à réaliser sur des vins dont la cote ne se serait pas encore envolée, et qui nécessairement profiteront d’un phénomène d’aspiration. Les châteaux qui ont entrepris de réels travaux d’amélioration de la qualité et qui mettent en place un effort marketing, vont pouvoir profiter de cet ascendant attendu. Nous recommandons de choisir de beaux millésimes de garde : 2005 étant devenu introuvable, on préfèrera 2008 et surtout 2009.
Comment investir judicieusement dans le vin ?
Il existe plusieurs véhicules pour investir dans le vin. Pour le particulier, le plus simple est d’acheter ses Bordeaux en primeur. Si le gain réalisé lors de la sortie a fondu, le système des primeurs permet en revanche de sécuriser son approvisionnement dans des conditions de prix acceptables.
Puis il convient d’organiser la conservation du vin dans des conditions de sécurité et de garde appropriée. Plusieurs solutions de garde vin mutualisées sont disponibles moyennant des frais de stockage réduits et offrent une assurance incluse. Les formules de location de cave à vin sont adaptées car elles offrent des conditions idéales pour un lent vieillissement des Grands Crus.
Enfin, il faut savoir patienter et organiser la revente des vins. Les salles de vente aux enchères sont le lieu idéal pour vendre son bien. De façon générale, les vins proposés en caisse bois d’origine de 12 bouteilles constituent le format privilégié pour la vente, et de plus en plus le format 6 bouteilles semble prendre le relais.
 
            
                            
        
    
    
        
    
 
            