Pourquoi bâiller est-il contagieux ?
Aussi étonnant que cela puisse paraître, nous ne bâillons pas uniquement lorsque nous sommes fatigués. Parfois, la simple vue d'une personne qui bâille nous arrache un réflexe mimétique plus fort que nous. Mais pourquoi ne parvenons-nous pas à nous retenir ? Les psychologues dévoilent la réponse à cette question universelle.
Il faut tout d'abord savoir que le bâillement a une véritable utilité lorsque nous sommes fatigués. Il sert à augmenter l'apport d'oxygène et à réveiller le cerveau. D'autres théories estiment que le bâillement sert à réduire la température du cerveau et le refroidir. Et bâiller par mimétisme aurait aussi une utilité. Il prouverait notre empathie. En effet, bien que l'on ne connaisse pas entièrement les raisons de ce réflexe contagieux, certains scientifiques expliquent qu'il est causé par les neurones miroirs présents dans le cerveau.
Ces derniers s'activent par compassion avec la personne vraiment fatiguée. Selon le médecin généraliste français Olivier Walusinski, expert du bâillement, plus on connaît la personne qui bâille et plus on l'apprécie, plus son bâillement est contagieux. Dans l'ordre, le réflexe de mimétisme du bâillement est donc plus élevé en réponse aux parents, puis aux amis, aux connaissances, et enfin aux étrangers. Mais attention, le bâillement n'est contagieux que lorsque l'observateur est attentif à son interlocuteur. "Le bâillement est initié de façon totalement involontaire, mais seulement si son niveau de vigilance l'autorise", explique Olivier Walusinski. "L'implication dans une tâche avec une concentration élevée ne permettra pas le déclenchement du bâillement."
L'expert rappelle également que le "copieur" n'a pas réellement besoin de voir une personne bâiller pour en faire autant. Dans certains cas, l'entendre peut parfaitement suffire. C'est pour cette raison que les personnes aveugles sont également touchées par ce mimétisme. Il est cependant indispensable que le réplicateur ait une conscience développée pour mimer un bâillement. C'est pour cette raison que "la sensibilité d'un bébé à la réplication du bâillement n'apparait qu'au cours de la deuxième année de la vie", explique le psychologue.
Mais même à l'âge adulte, tous les individus ne sont pas égaux face à la contagion. Selon une étude menée par le psychologue Robert R. Provine, 75 % de la population serait touchée par le bâillement communicatif. Ce dernier n'aurait ainsi aucun effet sur 25 % des gens. Alors, de quelle équipe faites-vous partie?