La précocité enfin expliquée aux petits
Comment expliquer à un très jeune enfant concerné, sa différence ? La précocité est un sujet rarement décliné dans la littérature jeunesse, c'est pourquoi Zacchary, un ourson pas comme les autres, méritait qu'on vous le présente.
Précoces, à fort potentiel, EIP, surdoués, ou zèbres* … Autant de manières de désigner ce qui représenterait 2% de la population.
Une quantité non négligeable puisque cela signifie que toute école ou établissement accueillant des enfants ou adolescents est amené à croiser ces jeunes là.
La précocité n’est pas un handicap qu’il faut s’efforcer de soigner, contrairement aux dyslexie, dysphasie, et autres membres de la famille des «dys» par exemple.
L’enfant précoce est né ainsi. Il lui faut
vivre avec ce
don, dont il ne sait pas toujours quoi faire. Ce potentiel a
souvent du mal à
s’épanouir.
(ref : «Moi Surdoué (e) ?! De l’enfant précoce à l’adulte
épanoui». Chez Jouvence. Du psychologue Hervé Magnin)
Paradoxalement, très souvent, l’enfant précoce a une estime de soi très basse et il est mal dans sa peau. Ces enfants ne sont pas toujours compris des autres et on les retrouve en souffrance.
«Puisque cet enfant est précoce il doit être le premier de la classe et avoir les meilleures notes» entend-on encore de la bouche de certains enseignants ! Si si, je l’ai entendu de mes propres oreilles de la bouche d’une directrice d’école. C’est bien méconnaître le sujet.
Il faut dire que les termes pour désigner cette différence sont tous aussi impropres les uns que les autres et les précoces eux-mêmes ne les aiment pas beaucoup.
Ils induisent une espèce de supériorité qui agace, qui provoque un rejet… qui ne reflète pas la réalité puisqu'il s’agit pour ces individus-là d’un fonctionnement simplement très différent.
Les enfants précoces (tant pis, on garde ce mot
là pour mieux
se comprendre) se sentent souvent déphasés par rapport aux autres
enfants de
leur âge. Ils sont parfois rejetés ou s’isolent d’eux-même.
(Ref : L’échec
scolaire ça se soigne du Docteur Olivier Revol chez JC Lattès)
Un enfant de 6 ans est capable de se poser des questions existentielles sur la mort, l’origine de la vie ou de l’Univers par exemple, pour autant si sa maturité intellectuelle avance à grands pas, il reste souvent fragile d’un point de vue affectif. Hypersensible, un sens aigüe de la justice et assoiffé de sens, le jeune enfant, l’enfant, l’ado puis l’adulte restera toute sa vie un «zèbre».
Autant reconnaître la surdouance de son enfant le plus tôt possible, la comprendre et l’assumer pour qu’il puisse bien vivre sa différence et même en faire une force ?
De nos jours ces enfants là sont de plus en plus souvent «détectés», ce qui n’était pas autant le cas des générations précédentes : Les enfants précoces d’aujourd’hui ont souvent un parent précoce qui s’ignore du coup, d’après les constats des psychologues.
Si les ouvrages foisonnent sur le sujet à destination des adultes, notamment des parents, très peu d’outils étaient mis à disposition des enfants eux-mêmes pour les aider à comprendre pourquoi ils se sentent si mal, pourquoi ils s’ennuient à l’école… Et répondre à des milliers d’autres «pourquoi» qui tourbillonnent dans leur tête sans cesse.
Côté littérature jeunesse, pas grand-chose à se mettre sous la dent donc, à part peut être, l’histoire bien connue du vilain petit canard, qui permet à l’enfant de comprendre qu’il est ni mieux ni moins bien que les autres, il est simplement différent mais que son potentiel ne demande qu’à s’épanouir, à se mettre en place pour qu’il devienne un adulte bien dans sa peau…
C’était sans compter sur Lenia Major, auteur jeunesse de talent, qui a décidé de combler ce vide en écrivant un magnifique petit album intitulé «Zacchary l’ourson précoce».
Comment cette histoire a commencé ?
Lenia Major est aussi une maman d’EIP (enfant
intellectuellement
précoce). «La différence de
ma fille nous est apparue assez tôt, par
la maturité et l’étendue de son langage dès 18 mois. Quand elle
a su lire les lettres,
puis les syllabes vers 2 ans, nous avons pensé qu’elle avait un
peu d’avance.
Puis à la maternelle, nous avons décidé de la faire tester
devant l’écart que
nous constations à nouveau dans le langage et dans ses intérêts,
par rapport à
ses camarades.» Comprendre ce qui se passait permettait aux
parents d’adapter
leur accompagnement «l’échange avec un EIP est étonnant,
enrichissant, jamais
ennuyeux !» déclare l’auteur. «Nous sommes beaucoup à parcourir
le même
chemin pavé de joies, mais aussi d’embûches et d’obstacles, qui
ne sont pas
infranchissables. A plusieurs, on réfléchit mieux. En
partageant, la
montagne devient colline, puis petite butte.» Un conseil aux
parents
concernés «Ne pas essayer d’être compris par des personnes qui
ne sont pas
concernées. Elles jugent souvent que les petits «surdoués» sont
des
prétentieux poussés par leur famille pour battre tout le monde.
La réalité est
diamétralement opposée. Nous n’espérons souvent qu’une chose :
c’est que
notre enfant se fonde dans la masse et trouve des amis.».
«Zacchary
l’ourson précoce», est un
outil reconnu et apprécié déjà par de très nombreuses mamans. Un
ourson
sympathique qui a rendu le sourire à bien des enfants qui se
sont reconnus en
lui.
* (ref aux ouvrages de Jeanne Siaud-Fachin)
Ref : ISBN 978-2-9533653-0-6 Zacchary l’ourson précoce. Collection D’abord des Enfants. Lénia Major et Louvenn. 35 pages. 14.90 euros . Dès 5 ans.
L'interview de Lénia Major : à lire
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