Cet animal protégé peut désormais être abattu en France, sous conditions
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Cet animal protégé peut désormais être abattu en France, sous conditions

Cette espèce a perdu son statut d'animal "strictement protégé" par la Convention de Berne, ouvrant la voie à des abattages sous certaines conditions.

Une décision passée presque inaperçue, mais qui risque de ne pas plaire aux défenseurs des animaux. Une espèce jusqu'ici très protégée pourra désormais, dans certains cas, être abattue en France et ailleurs en Europe. Depuis 1979, la Convention de Berne protège la faune sauvage, estimée à près de 8 millions d'espèces animales et végétales dans le monde, dont 186 883 en France par Nature France. Face aux menaces d'extinction et aux destructions d'habitats naturels, plusieurs Etats et l'Union Européenne ont signé la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l'Europe.

Adoptée le 19 septembre 1979 dans la capitale suisse, cette convention dite "Convention de Berne" vise à promouvoir la coopération entre les pays signataires afin d'assurer la conservation de la flore et de la faune sauvages, de leurs habitats naturels, et de protéger les espèces migratrices menacées d'extinction. Le texte classe les espèces selon leur niveau de protection, de "strictement protégé" à "protégé".

Jusqu'à présent, le loup faisait partie des espèces les plus protégées. Inscrit à l'annexe II de la Convention, il bénéficiait d'un bouclier juridique très strict, interdisant toute "forme de capture, de détention et de mise à mort intentionnelles". Mais en décembre 2024, les Etats signataires, réunis à Strasbourg, ont décidé de rétrograder le loup au statut d'"espèce protégée". Une nuance aux conséquences bien concrètes : cela ouvre désormais la voie à des tirs encadrés, voire à des abattages, sous certaines conditions.

En l'absence d'opposition suffisante (seuls le Royaume-Uni, Monaco et la République tchèque s'y sont opposés), la décision est entrée en vigueur le 6 mars 2025 pour les autres pays, selon le Conseil de l'Europe, rapporte Le Bien Public. Et l'initiative vient de l'Union européenne elle-même, poussée par la nécessité de protéger davantage le bétail face à la recrudescence des attaques du canidé. Le Parlement européen a validé la décision début mars 2025.

Le Parlement européen indique dans un communiqué que, concrètement, "les États membres disposent désormais d'une plus grande flexibilité dans la gestion de leurs populations de loups afin d'améliorer la coexistence avec l'homme et de réduire au minimum l'impact de la population croissante de loups dans l'UE", ajoutant qu'ils seront mieux à même  "de prendre des mesures adaptées aux circonstances régionales particulières."

En dix ans, le nombre de loups en Europe a presque doublé, atteignant 20 300 individus en 2023, principalement dans les Balkans, les pays nordiques, en Italie et en Espagne. Les Etats pourront désormais autoriser la chasse de l'animal, à condition de garantir que l'espèce reste dans un "état de conservation favorable", comme le précise la directive "Habitats" de l'UE. Les Etats doivent continuer de surveiller l'état de conservation de ces espèces et d'écrire des rapports réguliers à la Commission tous les six ans.