Les artistes du Niger, du Mali et du Burkina Faso ne sont plus les bienvenus en concert en France
Quand la géopolitique s'invite sur le terrain de la Culture. A en croire les informations de plusieurs médias, dont France Inter, révélées ce jeudi en début d'après-midi, le ministère des affaires étrangères français impose de ne plus programmer d'artistes venant de trois pays d'Afrique, le Niger, le Burkina Faso et le Mali, dans un contexte géopolitique tendu. Et ce, en suspendant jusqu'à nouvel ordre tous les projets de coopération avec ces trois pays. Aussi, le Quai d'Orsay aurait également interdit toute aide financière aux associations, troupes et artistes maliens, nigériens ou burkinabés.
"Par conséquence, tous les projets de coopération qui sont menés par vos établissements ou vos services avec des institutions ou des ressortissants de ces trois pays doivent être suspendus, sans délai, et sans aucune exception (…) De la même manière, aucune invitation de tout ressortissant de ces pays ne doit être lancée", peut-on lire dans le mail envoyé aux structures culturelles concernées, rapporte France Inter.
Une telle décision interroge : pourquoi les artistes de ces pays paieraient les conséquences du contexte géopolitique tendu avec la France ? "On est tous otage des décisions politiques. Ce sont des décisions qui nous dépassent, mais je les subis en tant qu'organisateur et en tant qu'artiste. C'est d'autant plus difficile que l'on est sur certains projets depuis trois ans. On a une décision qui nous dit que ces artistes ne peuvent plus travailler ici, et c'est très très grave", a réagi à France Inter le metteur en scène burkinabé Hassane Kassi Kouyaté.
Pour l'heure, difficile de savoir si les concerts déjà programmés des artistes de ces trois pays seront annulés. En revanche, sont concernés, par exemple, le couple malien Amadou et Mariam, en concert à Marseille le 15 septembre ou à Oignies dans le Pas-de-Calais le 10 novembre, ou la chanteuse malienne Fatoumata Diawara, attendue à l'Olympia le 22 mai prochain. Comme le souligne France Inter, à titre d'exemple également, le festival des Francophonies de Limoges est également largement concerné. "Un cas concret : Hassane Kassi Kouyaté est un artiste binational burkinabé. Il est à la tête du renommé Festival des francophonies de Limoges. Que répondent les censeurs ? Va-t-il être démis de ses fonctions ?", s'interroge en ce sens sur Twitter Jean-Luc Mélenchon.