Une "épidémie silencieuse" : 1 personne sur 3 dans le monde sera touchée par ces troubles dans sa vie
Avec le vieillissement de la population, mais aussi l'augmentation des facteurs de risques comme l'alimentation peu équilibrée et la sédentarité, de nombreuses maladies augmentent depuis plusieurs années dans le monde, dont en France. Parmi elles, les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité chez la femme en France, et la deuxième dans la population globale. Ces maladies sont favorisées par de nombreux facteurs de risque : obésité, diabète, tabagisme, manque d'activité physique, consommation d'alcool... et les troubles du rythme cardiaque.
La Société européenne de Cardiologie (ESC) a récemment alerté sur une "augmentation rapide du nombre de cas" des troubles du rythme cardiaque. Par exemple, le "trouble du rythme cardiaque le plus courant, la fibrillation auriculaire (ou atriale, ndlr), a vu sa prévalence mondiale augmenter considérablement, passant de 33,5 millions de cas en 2010 à 59 millions en 2019", observe l'ESC. Cette dernière estime que "ce nombre pourrait augmenter de plus de 60 % en 2050". En France, plus de 300 000 personnes seraient touchées, selon la Fédération française de Cardiologie. Globalement, "1 personne sur 3 dans le monde développera au cours de sa vie un trouble du rythme cardiaque potentiellement mortel", prévient l'ESC.

Les troubles du rythme cardiaque (arythmie lorsque le rythme est irrégulier, tachycardie quand il est trop élevé, et bradycardie quand il est trop bas) peuvent en effet représenter un danger important pour la santé. S'ils ne sont pas traités, ils peuvent entraîner une insuffisance cardiaque, un infarctus ou un AVC. D'après un récent rapport de Santé publique France, en 2022, 68 % des patients hospitalisés pour une insuffisance cardiaque, et 35 % pour un AVC, avaient un trouble du rythme cardiaque.
Pour qu'un trouble du rythme cardiaque soit traité, encore faut-il qu'il soit diagnostiqué. Car "les troubles du rythme cardiaque constituent une épidémie silencieuse. De nombreuses personnes ne sont pas conscientes des risques et des symptômes qu'ils présentent", a souligné le Profeesseur Julian Chun dans le communiqué de la Société européenne de Cardiologie. Même si les personnes âgées, souffrant de diabète, d'obésité, d'hypertension artérielle ou encore d'apnée du sommeil sont particulièrement à risque, le Pr Chun rappelle que "des personnes de tous âges et de toutes conditions physiques peuvent développer ces pathologies, souvent sans avertissement".
Dans certains cas, des symptômes d'un trouble du rythme cardiaque peuvent être perceptibles : un pouls irrégulier, trop rapide ou trop lent ; un essoufflement à l'effort, une fatigue ou une gêne dans la poitrine. Un examen médical, notamment avec un électrocardiogramme, doit être mené pour diagnostiquer un trouble du rythme cardiaque, et mettre en place un éventuel traitement pour réduire le risque de complications. "Reconnaître les signes précoces en vérifiant son pouls peut faire toute la différence pour préserver son avenir", assure dans le communiqué de l'ESC la Docteure Mélanie Gunawardene.